Vendredi,
Matignon a rendu public son projet de lettre de cadrage
budgétaire pour 2014. Cinq milliards d’économies
supplémentaires à trouver pour le budget de 2014.
Ces
nouvelles réductions s’ajoutent à celles prévues dans
le budget triennal (2013-2015). En Mai 2012, le gouvernement
dénonçait pourtant les approches purement comptables et
les coupes budgétaires aveugles.
On
nous explique que le gouvernement tente d’entreprendre une
véritable remise à plat de son fonctionnement et de ses
pratiques, "afin de dégager des ressources
supplémentaires pour financer le social". En dehors de
la masse salariale et des retraites, l’État veut trouver
5 % d’économies sur les 100 milliards de dépenses du
budget général.
Les
économistes et même le FMI (Fond Monétaire International)
, ont mis en garde les États européens sur les effets
dévastateurs que pouvaient avoir les réductions des
dépenses publiques en période de récession. Le
gouvernement français a pourtant choisi d’ignorer les
avertissements.
Jérôme
Cahuzac, ministre du Budget, dans un article du journal du
Dimanche, a même défendu la politique de rigueur
budgétaire et fiscale. Quelques extraits de son interview :
"
Sans cet effort, notre pays perdrait le contrôle de ses
finances ".
"
Le redressement des comptes, par l’impôt ou les
économies, a toujours des conséquences récessives à
court terme. Mais à moyen terme, il favorisera la
croissance. "
Toute
la logique et idéologie des politiques d’austérité
suivies en Europe est résumée dans ces lignes. L’expérience
montre pourtant que, lorsque la croissance d’un pays s’effondre,
les politiques d’austérités ne servent à rien : elles
font progresser le chômage sans pour autant réduire les
déficits. Car les " conséquences récessives à court
terme " évoquées par le ministre se traduisent par
des recettes fiscales en moins et des dépenses sociales en
plus.
Même
le Fonds monétaire international (FMI) s’est rendu compte
de cette dérive et des conséquences désastreuses sur la
croissance. En réalité, le plus efficace est de rester
souple sur les dépenses et les impôts quand la croissance
est faible, et continuer d’être très rigoureux quand la
croissance revient. C’est ce que font actuellement les
Etats-Unis : leur déficit public atteint certes le double
du nôtre, mais leur croissance est repartie et leur
chômage baisse, ce qui permettra de regonfler les recettes
fiscales.
L’Europe
s’obstine pourtant dans l’erreur de l’austérité
depuis trois ans. Aujourd’hui, il n’y a pas plus de
raisons que dans les autres périodes de crise de continuer
dans de telles dérives. Les idées pour relancer la
machine, ne manquent pas : réduction plus progressive des
déficits, modification du rôle de la Banque centrale
européenne (BCE), annulation de dettes, meilleure
répartition de l’impôt, emprunts européens.
C’est
ce qu’exprime les syndicats européens au sein de la CES
(Confédération Européenne des Syndicats) et c’est aussi
le sens des actions syndicales communes du 13 mars en France.>>>
voir ici
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