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Mi-juillet,
Donald Trump avait annoncé la mise en œuvre dès le
1er août d’une
surtaxe de 30 % pour les importations issues de l’Union
européenne. Alors que le président américain
multiplie les offensives douanières, l’Union Européenne
réfléchit à une batterie de contre-mesures.
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Plutôt
qu’une hausse générale des tarifs
douaniers sur les produits américains, la
CFTC défend le déploiement d’une réponse
graduée et proportionnée, qui ciblerait des
secteurs clés de l’économie américaine. |
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A
partir du 1er aout,
Donald Trump menace l’Union Européenne de
la mise en œuvre de droits de douane de 30 % sur
les importations en provenance de l’UE. Une
surtaxation record : à ce jour, la
plupart des droits de douanes américains fixés
sur les biens en provenance de l’UE s’élèvent
à seulement 10%. A ce titre, l’Union Européenne
réfléchit à quelle serait la réponse adéquate,
pour répondre à ces pratiques commerciales
agressives.
Pour
la CFTC, une nouvelle augmentation des droits
de douane américains sur les importations
européennes n’est pas envisageable. A titre
de comparaison, le Royaume-Uni avait signé en
mai dernier un accord douanier avec les
Etats-Unis, qui prévoit un tarif de base de
10 % pour la plupart des biens britanniques
exportés aux Etats Unis. Deuxième
puissance économique mondiale à égalité
avec la Chine, l’UE ne peut raisonnablement
pas se satisfaire d’un accord commercial
avec les Etats Unis qui serait plus défavorable
que l’accord que les Américains ont passé
avec le seul Royaume-Uni.
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Cibler les
droits de douane, plutôt que les généraliser ... |
Conséquemment, l’Union
Européenne doit envisager une riposte adéquate,
en vue d’au moins maintenir la taxation
douanière américaine de 10% actuellement en
vigueur sur les importations en provenance de
l’UE. A ce titre, rappelons d’abord
qu’une hausse élevée des droits de douane
américains pourrait être surtout
contreproductive pour les Etats Unis. Du fait
de l’imbrication des chaînes de valeur (de
nombreux biens produits sur le sol américain
incorporent notamment des pièces et matières
premières importées d’Europe), cette
politique douanière pourrait mener le pays à
une récession et accélérer l’inflation.
Ces droits de douane pourraient donc être,
dans la durée, difficilement supportables
pour l’économie américaine.
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Une
augmentation disproportionnée de droits de
douane des deux côtés de l’Atlantique n’épargnerait
cependant pas les consommateurs européens,
nos économies étant interdépendantes.
L’UE ne doit donc pas non plus tomber dans
le piège d’une surenchère douanière
excessive, qui serait néfaste aux citoyens
français et européens. Pour gagner ce bras
de fer commercial, la CFTC estime que l’UE
peut plutôt déployer une réponse graduée
et proportionnée, qui ciblerait des secteurs
clés de l’économie américaine. C’est
d’ailleurs la stratégie que semble vouloir
privilégier la Commission Européenne. Plutôt
qu’une augmentation générique des droits
de douane, celle-ci propose notamment de taxer
davantage les importations américaines
d’avions, de voitures, mais aussi certains
alcools et produits alimentaires
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Mettre en
œuvre une politique de préférence
européenne ... |
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Relevons
aussi que l’UE dispose d’instruments de réponse
qui vont bien au-delà d’une simple hausse
ciblée des droits de douane. A ce titre, la
CFTC soutient notamment l’instauration
d’une préférence européenne pour les
biens industriels, qui serait fondée sur
l’origine de fabrication des produits. Une
préférence que l’UE applique déjà au cas
par cas, en réponse à certaines pratiques
commerciales, notamment celles de la Chine :
Pékin excluant de ses marché publics les
dispositifs médicaux fabriqués dans l’UE,
l’Union européenne avait par exemple décidé
mi-juin d’exclure les entreprises
chinoises des commandes publiques de matériels
médicaux de plus de 5 millions d’euros.
Globaliser
cette préférence européenne pourrait ainsi
revenir à viser l’accès aux marchés
publics, mais aussi à l’ensemble des
dispositifs publics (Par exemple : les
entreprises produisant davantage en Europe
seraient par exemple prioritaires pour toucher
des aides de l’Etat et de l’UE). Elle
pourrait être mise en œuvre via ce qu’on
appelle des clauses de contenu local : à
titre d’illustration, l’Inflation
Reduction Act – un loi adoptée aux USA en
2022 – prévoit que l’octroi de certaines
aides puisse être conditionné au fait
d’avoir un taux minimal de composants
produits aux Etats Unis. |
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Trouver
de nouveaux partenaires commerciaux … |
Enfin,
si les Etats Unis choisissaient quoi qu’il
arrive de maintenir une stratégique
protectionniste très forte, l’UE peut aussi
chercher à renforcer ses partenariats
commerciaux (Japon, Inde, Amérique du
Sud), afin de trouver de nouveaux débouchés.
De ce point de vue, la possibilité de
conclure un accord commercial avec le Mercosur,
au terme d’une renégociation préservant
davantage notre filière agricole, ne doit pas
être écartée d’emblée.
L’époque
de la mondialisation heureuse et naïve est révolue.
La CFTC estime donc que des droits de douane
ciblés sur certains secteurs (notamment en
matière d’industrie) peuvent être
pertinents. Notamment afin de favoriser une
stratégie de réindustrialisation et de
relocalisation de certaines activités, qui
sont stratégiques pour assurer notre indépendance
(santé, défense, etc…). Plutôt que la
globalisation d’un protectionnisme aveugle, la
CFTC croit davantage à l’émergence d’une
mondialisation rééquilibrée, qui doit
permettre à la France de retrouver davantage
d’autonomie, dans certains secteurs et
activités clés. |
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