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Depuis
dix ans, le protocole d’étude Desperado multiplie
les campagnes de testing pour prendre le pouls des
discriminations à l’embauche dans le public, mais
aussi dans le privé. Il ressort des derniers travaux
que la fonction publique n’est pas épargnée,
autant sur le critère de l’origine que de l’âge.
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Les
discriminations persistent en France et la
fonction publique n’est toujours pas abritée
dans aucun des versants. Tel est le
titre de l’un des derniers rapports de
recherche publié dans le cadre du
programme de recherche Desperado, dont une
partie est mené en partenariat avec la
Direction Générale de l’Administration et
de la Fonction Publique (DGAFP).
Des
travaux amorcés en 2015 sous la forme de
campagnes de testing destinées à
repérer d’éventuels biais de
discriminations à l’embauche dans les
secteurs public et privé, selon différents
critères : l’origine, mais aussi le
genre, la situation de grossesse ou encore de
handicap.
Dans
le cadre des derniers travaux, les chercheurs
ont répondu à une série d’offres
d’emploi autour de deux métiers – cadre
administratif de catégorie A et aide-soignant
–, à travers des candidatures fictives,
dont certaines mettent en avant des adresses
en quartiers prioritaires et des noms et prénoms
à consonance maghrébines. Les
discriminations sont ainsi mesurées par l’écart
des taux de réponse relativement au candidat
de référence.
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Confirmant, en partie, les premiers résultats
publiés en 2022, il ressort de ces nouvelles
données que les discriminations en raison de
l’origine sont persistantes, surtout dans la
fonction publique de l’État et dans le
versant territorial. La pénalité est de 8
points dans la territoriale, ce qui correspond
à une baisse relative des chances d’accéder
à un entretien d’embauche d’un peu plus
de 20 %. À l’État, la pénalité relative
est de 25 %.
Les
derniers résultats mettent aussi en avant que
les pénalités subies par les candidats
d’origine maghrébine sont aussi fortes dans
l’accès à l’emploi public que dans le
privé, et qu’elles sont de la même ampleur
dans chacun des versants de la fonction
publique. En revanche, le protocole ne
permet pas de détecter des discriminations à
l’adresse, ni dans la fonction publique, ni
dans l’emploi privé. L’écart des
taux de succès n’est pas significatif entre
les candidats qui signalent une adresse en
quartier prioritaire et les candidats de référence.
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20 % de
chances en moins d’obtenir une réponse
pour les plus de 50 ans... |
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Au final, les candidats présumés français
qui signalent une origine maghrébine par leur
patronyme sont confrontés à une réduction
de l’ordre de 20 % de leurs chances
d’obtenir une suite favorable à leur
candidature dans le public comme dans le privé.
Concernant la mesure de la discrimination
en fonction de l’âge, les travaux menés
montrent que pour un senior, la pénalité
subie relativement au candidat de référence
va de 3 à 5,4 points de pourcentage selon les
profils. Elle est en moyenne de 4,6 points
pour les cadres administratifs et de 3,7
points pour les aides-soignantes, ce qui
correspond à des pénalités relatives de
22,3 % et de 10,6 %. La pénalisation
des seniors existe dans la fonction publique
tout autant que dans le secteur privé.
Au final, à expérience professionnelle équivalente,
un candidat pour un poste de cadre
administratif de plus de 50 ans subit une
forte pénalité dans sa recherche d’emploi,
avec une baisse de plus de 20 % de ses
chances d’obtenir une réponse positive à
une candidature en réponse à une offre
d’emploi. Une pénalité liée à l’âge
qui est du même ordre de grandeur que celle
de l’origine maghrébine.
Des résultats qui plaident pour une
poursuite des actions permettant de lutter
contre les discriminations dans l’accès à
l’emploi, mais aussi pour mieux les évaluer.
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