"Le monde n'appartient ni aux mous, ni aux tièdes, ni aux pusillanimes.  Il appartient à ceux, qui résolus à rester debout, savent faire preuve de la qualité sans doute la plus rare de l'espèce humaine, le courage..."    

 23 octobre  2018

    

Achats via des caméras, applications pour scanner les produits, paiement par reconnaissance faciale, les solutions technologiques sont de plus en plus nombreuses pour supprimer le passage en caisse…Faire ses courses sans avoir besoin de passer à la caisse ? Une pratique qui pourrait devenir réelle plus rapidement que prévue pour les consommateurs. Un peu partout dans le monde, les géants de la grande distribution et du commerce testent de nouveaux dispositifs technologiques pour vous éviter le traditionnel passage en caisse.

 

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Amazon-Go, qui envisage d’ouvrir près de 300 magasins aux Etats-Unis d’ici 2021, développe un tout nouveau système d’achat. Le client s’identifie avec son téléphone à l’entrée, effectue ses achats, enregistrés par des caméras-capteurs, et tout est débité à la sortie du magasin. Dans l’Hexagone, le groupe Casino, lui, a inauguré, ce mercredi, un magasin ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, intitulé « Le 4 ». Le client scanne ses achats avec l’application Casino Max et valide son ticket de caisse aux portes de sorties du magasin. Un dispositif également envisagé par Monoprix et Auchan. A noter que les caisses « automatiques » et donc sans personne existent dans les Grandes Surfaces Auchan. Mais, là où sont installées ces caisses, il y a toujours un(e) employé(e) prêt(e)s à aider les clients.

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  « Le moment du passage en caisse est en train d’être réduit à sa plus simple expression : rentrer et sortir »

De son côté, l’entreprise Caddie planche actuellement des modèles de chariots connectés. « Je pense que dans cinq ou dix ans, on aura un encaissement 100 % automatique », a expliqué Rodolphe Bonnasse, PDG de CA Com, agence spécialisée dans la distribution. « Pour un commerçant, et pour un client, le parcours est assez enchanteur jusqu’à un moment un peu fatidique et critique, celui de payer. L’idée c’est de rendre ce moment le plus léger possible, sans aucune friction. Le moment du passage en caisse est en train d’être réduit à sa plus simple expression : rentrer et sortir », a-t-il ajouté.

D’autres enseignes vont déjà beaucoup plus loin. En Chine, dans un restaurant KFC, le groupe Alibaba teste le paiement par reconnaissance faciale. Mais selon les spécialistes, c’est Amazon qui s’impose actuellement comme le rival le plus sérieux des enseignes de grandes distributions pour la livraison des courses à domicile, avec des prix défiants toute concurrence.

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« Les distributeurs qui vont gagner sont ceux qui vont laisser le choix »

La solution qui va prédominer, c’est de laisser le choix aux clients : s’ils ont trois produits ils iront à la caisse automatique, s’ils ont un chariot ils voudront passer en caisse traditionnelle. Parce que certains ne veulent pas scanner leur produit, d’autres n’ont pas d’appli. Et aussi, parce que d’autres souhaitent avoir un vrai contact humain dans leur magasin.  Les distributeurs qui vont gagner sont ceux qui vont laisser le choix , a estimé, de son côté, Franck Rosenthal, expert de la grande distribution. Si l’idée de supermarchés sans caisses suscite toujours de nombreuses critiques sur le sort des très nombreux emplois liés ou encore la disparition d’interaction, « les limites humaines ne tiendront pas longtemps si le bénéfice consommateur est avéré », a estimé Philippe Moati, cofondateur de l’Observatoire société et consommation.

   

    

Ce sera alors l’automatisation ultime et la disparition d’un métier, et surtout, de nombreux emplois... Peut-on vraiment se réjouir de cet avenir sans caissières ni caissiers?

La grande distribution poursuit une quête de rationalisation permanente. C'est une logique de coût,  un objectif de réduction des marges qui se traduit par l'automatisation. Elle estime qu’un salaire mensuel coûtera toujours plus à une entreprise qu’une technologie, certes chère à l'achat, mais qui sera rentabilisée dans la durée.

Par exemple, chez Auchan, en une dizaine d'années, l'automatisation  a fait perdre environ 1.500 à 2.000 emplois à pourvoir.  Jusqu'à présent, cette automatisation s'est déroulée sans grand fracas. Le turn-over et le reclassement ont permis que cela se passe plutôt bien…Cependant, on peut craindre que les distributeurs passent désormais à la vitesse supérieure et ne se calquent sur le modèle Amazon, c'est-à-dire zéro caissière ou caissier.

 

                                                                    

 

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