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Insultes,
agressions physiques… La violence contre les
personnels, à l’hôpital comme en cabinet médical,
s’est banalisée. Pour mieux lutter contre ce fléau,
la proposition de loi renforce les peines encourues
par les agresseurs en protégeant tous les personnels,
soignants et non-soignants. Elle facilite également
le dépôt de plainte.
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Depuis
plusieurs années, près de 20.000
signalements de violences à l’encontre des
personnels soignants sont enregistrés par an.
Face à la hausse de ces violences, un plan
national pour la sécurité des professionnels
de santé a été présenté en 2023 par
le gouvernement.
La proposition de loi,
dont l'examen a été interrompu par la
dissolution de l'Assemblée nationale en juin
2024, traduit le volet pénal de
ce plan. Elle a été enrichie par les
parlementaires et par le gouvernement.
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Peines
aggravées en cas de violences ou de vol
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Le
code pénal prévoit déjà depuis 2003 des
sanctions renforcées en cas d'agression des
professionnels de santé dans
l'exercice ou du fait de leurs fonctions.
La proposition de loi va
plus loin. Elle
étend à tous les professionnels travaillant
dans les lieux de soins la protection accordée
aux professionnels de santé.
Sont concernées les violences commises contre
toute personne exerçant notamment dans les hôpitaux,
cliniques, cabinets médicaux ou paramédicaux,
centres de santé, établissements d’hébergement
pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou
encore dans une pharmacie ou un laboratoire.
Il pourra s'agir par exemple des agents
travaillant à l’accueil des urgences, à
l’entrée des hôpitaux ou encore dans les
services de facturation. Les violences
commises contre les prestataires de santé à
domicile (PSAD), comme les infirmiers ou kinésithérapeutes,
sont aussi visées.
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L’aggravation
des peines s'appliquera aux violences les plus
graves (ayant entrainé la mort sans intention
de la donner…) et à celles ayant entraîné
une interruption totale de travail (ITT). En
cas d'ITT de plus de 8 jours d'un personnel,
l'agresseur risquera par exemple jusqu'à 5
ans de prison et 75.000 euros d'amende.Le
texte, à l'initiative des sénateurs, durcit par
ailleurs les peines (jusqu'à 7 ans
de prison) en cas d'agression sexuelle
commise sur un soignant dans le
cadre professionnel.En outre, le vol de
matériel médical ou paramédical ou le
vol commis dans un établissement de santé ou
au préjudice d'un professionnel de santé
(par exemple blocs d’ordonnances ou tampons
professionnels) sera plus lourdement puni.
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Délit
d’outrage ... |
Le
délit d’outrage (insultes…) est puni
d’une amende maximum de 7.500 euros. Il
n’est aujourd’hui réprimé que
lorsqu’il concerne certains professionnels
de santé, en tant qu’ils exercent une
mission de service public.La proposition
de loi étend le délit d'outrage
à tous
les professionnels de santé mais aussi aux
autres personnels qu’ils exercent à l’hôpital,
en clinique, dans un EHPAD ou en libéral dans
un cabinet, un centre de santé, dans une
pharmacie ou un laboratoire...
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Si
l’outrage a lieu à l’intérieur d’un établissement
ou d’une structure de santé ou au domicile
du patient, la sanction sera plus lourde
(jusqu'à 6 mois de prison et 7.500 euros
d’amende).
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Dépôt de plainte facilité ... |
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Le
dépôt de plainte est souvent ressenti comme
une épreuve difficile par les personnels du
secteur de la santé victimes de violences
dans le cadre de leur pratique
professionnelle. Cela aboutit à ce qu’ils
renoncent à porter plainte, pour diverses
raisons.
C’est pourquoi, le texte ouvre
la possibilité
pour l’employeur d’un professionnel de
santé ou d’un autre membre du personnel de
déposer plainte à sa place, avec son accord
écrit, pour certaines infractions. Seront
concernés les directions des établissements
de santé et des secteurs médicaux et médico-sociaux
(hôpitaux, cliniques, centres de santé,
EHPAD…) et les employeurs des cabinets médicaux
et paramédicaux, des pharmacies ou
laboratoires. Pour les
professionnels de santé qui sont leur propre
employeur (médecins, dentistes...), un décret
viendra préciser les conditions dans
lesquelles les ordres professionnels ou les
unions régionales de professionnels de santé
pourront porter plainte pour leur compte.
De
plus, les professionnels de santé libéraux
qui déposent plainte pourront déclarer comme
domicile leur adresse professionnelle.
Une dernière disposition, introduite
par le gouvernement, tire les conséquences
d'une décision QPC (question prioritaire de
constitutionnalité) du Conseil
constitutionnel du 4 juillet 2024, en étendant
la protection fonctionnelle aux agents publics
entendus sous le régime de l'audition libre.
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