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La
Cour des comptes recommande une nouvelle répartition
territoriale entre la police et la gendarmerie. En
effet, elle
juge incohérente la carte actuelle
des zones de compétence entre ces
deux forces de sécurité intérieure.
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Depuis le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur
en 2009, la police et la gendarmerie
nationales dépendent de la même autorité
politique. Les forces de sécurité intérieure
emploient 253.000 policiers et gendarmes
et bénéficient, depuis plusieurs années,
d’un budget en hausse, rappelle la Cour
des comptes dans son rapport sur la répartition
des zones de compétence entre la police
et la gendarmerie nationales ,
publié le 13 janvier 2025.
Pour autant, la répartition
territoriale des zones de compétence de la police
et de la gendarmerie nationales a peu
évolué au cours des 80 dernières
années, malgré les modifications
intervenues tant sur le plan de la démographie
qu’en termes de délinquance, observe le rapport.
Entre lourdeurs décisionnelles et
concurrence entre les deux forces, la carte
des zones de compétence est totalement figée
depuis 10 ans. Face à ce constat,
la Cour a analysé la répartition
territoriale des forces de sécurité dans la
double perspective de répondre au mieux aux
besoins de la population en matière
de sécurité et d’optimiser l’allocation
des moyens publics. La répartition
actuelle des forces, datée et incohérente,
est source de dysfonctionnements et
d’inefficiences au détriment du service
rendu à la population. Il est
désormais urgent que le ministère de
l’Intérieur s’empare de ce sujet
et procède aux ajustements nécessaires ,
insiste la Cour des comptes.
Au-delà des besoins opérationnels,
la répartition territoriale de la police
et de la gendarmerie traduit des enjeux
de ressources humaines et d’attractivité
pour chacune des forces. Ces derniers
pourraient être mieux conciliés avec le souhait
des policiers et gendarmes ,
poursuit le rapport. Ainsi, le dispositif
de détachement existant entre les deux forces
depuis 2011 a été insuffisamment mis à
profit lors des précédents transferts,
alors qu’il permet d’offrir une seconde
carrière pour les agents tout en
limitant les mouvements de personnel,
estime la Cour. Aussi, elle recommande
de renforcer cette passerelle. |
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Sortir de l’immobilisme, prône
la Cour des comptes ... |
Les freins à une réécriture d’ampleur de la carte sont
multiples, reconnaît la Cour. Ils tiennent,
notamment, aux enjeux d’équilibre
entre police et gendarmerie, à la sensibilité
de ce sujet pour les organisations
syndicales, mais aussi, dans certains cas, aux réticences
des élus locaux. Confronté à de nombreuses
crises depuis une dizaine d’années, le
ministère de l’Intérieur a privilégié
la gestion de ces crises au détriment
des ajustements nécessaires de la répartition
de la police et la gendarmerie
sur le territoire, constate la Cour
des comptes. Elle recommande néanmoins
de reprendre les modifications
nécessaires de la carte
police/gendarmerie, en privilégiant un ajustement
continu plutôt que de grandes vagues
complexes à décider, parfois coûteuses
et aux effets non maîtrisés.
Enfin, la question de la répartition
des zones police et gendarmerie doit
être posée à l’aune de l’essor
des polices municipales, particulièrement
dans les métropoles, et de la place
croissante qu’elles occupent dans le continuum
local de sécurité, prévient la Cour.
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Les
recommandations de la Cour des comptes
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Dans son
rapport, la Cour des comptes formule neuf propositions
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Permettre
aux deux forces d’exercer les missions
de sécurité et de paix publiques
dans les communes placées sous le régime
de police d’État ; à cette fin,
modifier l’article R. 431-2
du Code de la sécurité
intérieure qui confie cette mission
à la seule police nationale. |
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Transférer
à la gendarmerie nationale les petites
circonscriptions de police jugées
structurellement vulnérables par la
Direction générale de la police
nationale, en commençant par celles
qui ne sont pas en mesure de
remplir leurs missions opérationnelles |
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Transférer
en zone police les communes intégrées
à des métropoles présentant une continuité
d’enjeux de délinquance avec la ville-centre. |
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Transférer
en zone gendarmerie l’ensemble des
communes des départements ruraux
et faiblement peuplés. |
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Donner
une base juridique aux situations qui,
pour des raisons géographiques et opérationnelles
pérennes, conduisent à une compétence
partagée des deux forces sur le
territoire d’une même commune. |
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En
cas de fusion de communes ou de création
de communes nouvelles, désigner
une seule force de sécurité
intérieure (police ou gendarmerie)
compétente sur l’ensemble du territoire
de la commune, après avis des élus
locaux. |
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Renforcer
l’ampleur et l’attractivité des
dispositifs de détachement entre les deux forces. |
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Solliciter
l’avis formel de l’autorité
judiciaire avant de transférer une commune
d’une zone de compétence
à l’autre. |
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Relancer
le processus de révision des zones
respectives de compétence de la police
et de la gendarmerie
nationales, en privilégiant une approche
d’ajustement continu. |
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