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Le
tribunal administratif de Paris vient récemment
de confirmer l’exclusion temporaire d’un agent
à l’origine de brimades et de moqueries à l’égard
de certains de ses collègues. Il estimait avoir
tenus ces propos sur le ton de l’humour. Les
juges n’ont pas eu la même lecture. Selon eux,
ses paroles ont porté à la dignité des
personnes visées et ont impacté le
fonctionnement du service.
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C’est
un rappel important que le tribunal
administratif de Paris a récemment adressé
à ses agents : dans la fonction
publique, la liberté d’expression s’arrête
là où commence l’atteinte à la dignité
des autres. Par un récent jugement, ce
tribunal administratif a en effet rappelé que
des propos tenus par un agent public portant
atteinte à la dignité des personnes et
impactant le fonctionnement d’un service ne
sauraient être excusés par leur caractère
humoristique.
9
Ces
juges avaient été saisis par un agent
d’accueil et de surveillance de la ville de
Paris affecté au cimetière de Pantin, qui
avait fait l’objet d’une sanction
disciplinaire d’exclusion temporaire de
fonctions d’une durée de dix-huit mois,
dont neuf avec sursis. Une sanction qu’il
avait décidé de contester devant la justice.
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Brimades, moqueries
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Ce
qu’il était reproché à cet agent : avoir
qualifié l’un de ses collègues, en
situation de handicap, de faible. Cet
agent était aussi à l’origine de brimades
et moqueries visant certains de ses collègues.
Plus précisément, il leur avait proféré
des propos agressifs, réalisé des
imitations de ses collègues, attribué
des surnoms et initié des moqueries, portant
notamment sur leur apparence physique, leurs
origines ou leur genre, est-il écrit dans le
jugement.
6
Autant
d’agissements dont le requérant ne
contestait pas à proprement parler la matérialité.
Or, pour les juges, cet agent ne saurait
utilement soutenir que ses propos étaient
tenus sur le ton de l’humour alors
qu’ils portent atteinte à la dignité des
personnes visées eu égard à la nature des
termes employés. À leurs yeux, le moyen tiré
de l’erreur de fait doit donc être écarté.
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Une
dynamique d’exclusion et
d’intimidation ... |
En
défense, le requérant soutenait, en plus de
l’humour, ne pas être le seul initiateur
des propos dénoncés. Il ressort toutefois
des témoignages recueillis qu’il était
considéré comme à l’origine des moqueries
et comme exerçant un ascendant sur le groupe
au sein duquel celles-ci se tenaient. Ces
propos, par ailleurs, ont eu pour effet de dégrader
l’atmosphère de travail de son équipe,
d’altérer le bien-être de ses collègues
et de porter atteinte à leur santé physique
et mentale, soulignent les juges.
9
Par
suite, poursuivent-ils, le requérant n’est
pas fondé à soutenir que la sanction
d’exclusion temporaire prise à son encontre
serait disproportionnée et que la décision
attaquée serait entachée d’une erreur
d’appréciation. Et ce, eu égard à la
répétition de ses propos et comportements déplacés,
à la dynamique d’exclusion et
d’intimidation à laquelle ils ont contribué
et aux effets de celle-ci sur le
fonctionnement du service et le bien-être de
ses collègues. D’où le rejet de son
recours.
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