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Mardi |
22 avril 2025 |
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h 00 |
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Guerre
commerciale : cibler les droits de douane, une riposte idoine ...
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Dans
le sillage de la hausse générale des droits de
douane imposée par les Etats-Unis, la France et
l’Union européenne doivent décider d’une
riposte commerciale adéquate. Reçue le 18 avril à
Bercy aux côtés des autres organisations
syndicales, la CFTC devrait évoquer ces enjeux avec
le ministre de l’économie, Éric Lombard.
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Notre
organisation se positionne contre une hausse générale
des tarifs douaniers sur les produits américains,
qui pourrait mener à une escalade
protectionniste défavorable aux Européens.
Elle milite en revanche pour la mise en œuvre
de droits de douanes ciblés, afin de
favoriser le développement et la
relocalisation de certaines activités stratégiques,
comme l’industrie pharmaceutique ou celle de
la défense.
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Après
avoir initialement taxé les exportations
européennes a 20%, Donald Trump a finalement
annoncé ce 9 avril suspendre pendant 90 jours
ce taux, revenu à 10% pour presque tous les
produits. Cette trêve de trois mois doit
notamment permettre de voir aboutir de
nouvelles négociations commerciales, entre
l’Europe et les Etats Unis. Parallèlement,
la France et l’UE doivent déterminer
quelles sont les solutions adaptées, en vue
de réagir à ce durcissement de la politique
commerciale américaine. Le risque d’une
guerre commerciale à moyen terme est, en
effet, loin d’être écarté : certains
produits (acier, aluminium, industrie
automobile) ne sont d’ailleurs pas concernés
par cette pause commerciale. Reçue
au ministère de l’économie aux côtés
des autres organisations syndicales, la
CFTC défendra la mise en œuvre d’une réponse
graduée et ciblée, qui lui
semble la plus à même de préserver les intérêts
de l’économie française et européenne.
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Un protectionnisme à risque
pour l’économie américaine
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A ce
titre, commençons par rappeler quelques données
essentielles : la France devrait être
moins touchée que ses voisins européens par
une hausse des tarifs douaniers, notamment si
l’on compare avec l’Allemagne ou
l’Italie. Les exportations hexagonales vers
les Etats Unis représentent, à titre
d’exemple, environ 1,6 % du PIB, contre près
de 4 % du PIB allemand. L’Hexagone exporte
pour l’essentiel vers les USA des produits
manufacturés à haute valeur ajoutée (aéronautique,
pharmaceutique…) et des vins et spiritueux.
Pour la filière viticole, l’impact est très
prononcé, avec 4 milliards d’euros
d’exportations vers les Etats Unis. Ceci étant
dit, cette hausse élevée des droits de
douane américains pourrait être surtout
contreproductive pour les Etats Unis, en
menant le pays à une récession et en accélérant
l’inflation. Ces droits de douane pourraient
donc être, dans la durée, difficilement
supportables pour l’économie américaine.
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Cibler les droits de douane,
plutôt que les généraliser ... |
Contre-attaquer
en imposant des droits de douane génériques
et non ciblés aux exportations étasuniennes
pourrait, cependant, se révéler
contre-productif pour l’Union européenne :
cette riposte douanière, si elle était mal
calibrée, pourrait en effet conduire à une
nouvelle surenchère américaine, qui
aggraverait la situation pour les Européens
comme pour les Américains. Parce que nos économies
sont plus que jamais interdépendantes, cette
escalade aveugle d’augmentation de droits de
douane des deux cotés de l’Atlantique
finira par ramener l’inflation en Europe
comme en France à des niveaux auxquels nos
concitoyens ne sauront pas faire face. C’est
pourquoi la CFTC considère que la réponse de
l’UE devrait être graduée et proportionnée. Elle
pourrait ainsi cibler des secteurs stratégiques,
où les Etats Unis ont un excédent commercial
vis-à-vis de l’UE.
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Pour
ce faire, l’UE dispose d’instruments de réponse,
qui vont au-delà des simples droits de douane
(par exemple, en restreignant ou en contrôlant
davantage l’accès aux marchés publics
européens). A ce titre, rappelons que l’UE
reste la deuxième puissance économique
mondiale à égalité avec la Chine (son PIB
est d’environ 18 000 milliards d’euros en
2024), sa puissance démographique étant par
ailleurs importante (449 millions
d’habitants, contre 335 millions pour les
Etats Unis). L’accès au marché européen
est donc particulièrement critique pour les
entreprises américaines, notamment en matière
de services. Parallèlement, l’UE peut
toujours mener des négociations commerciales
avec les Etats-Unis, afin de négocier pas à
pas un nouveau partenariat commercial,
susceptible de satisfaire les deux partis. Les
entreprises européennes (notamment celles de
l’industrie du luxe) pourraient être en
mesure de supporter une légère surtaxe des
droits de douane, si celle-ci était réduite
au fil des pourparlers (la clientèle de
l’industrie du luxe étant, en moyenne,
moins sensible à une légère augmentation
des prix). |
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Vers un rééquilibrage de la
mondialisation ... |
Si les Etats Unis choisissaient quoi qu’il arrive de maintenir une
stratégique protectionniste très forte, l’UE
peut aussi chercher à renforcer ses
partenariats commerciaux (Japon, Inde, Amérique
du Sud), afin de trouver de nouveaux débouchés.
De ce point de vue, la possibilité de
conclure un accord commercial avec le Mercosur,
au terme d’une renégociation préservant
davantage notre filière agricole, ne doit pas
être écartée d’emblée.
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L’époque
de la mondialisation heureuse et naïve est révolue.
La CFTC estime donc que des droits de douane
ciblés sur certains secteurs (notamment en
matière d’industrie) peuvent être
pertinents. Notamment afin de favoriser une
stratégie de réindustrialisation et de
relocalisation de certaines activités, qui
sont stratégiques pour assurer notre indépendance
(santé, défense, etc…) A ce titre, cette
crise commerciale constitue certes un risque
pour l’économie européenne, mais aussi une
potentielle source d’opportunités. Plutôt
que la globalisation d’un protectionnisme
aveugle, la CFTC croit davantage à l’émergence
d’une mondialisation rééquilibrée, qui
doit permettre à la France de retrouver
davantage d’autonomie, dans certains
secteurs et activités clés. |
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