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    Vendredi
             27  juin 2025
                     à 11 h 00

    Démissions de maires : un phénomène sans précédent aux causes multiples … 

       
   

Le Cevipof de Sciences Po et l’AMF viennent de publier une enquête sur la vague sans précédent des démissions de maires. Les édiles sont en effet de plus en plus nombreux à jeter à l'éponge à cause, notamment, de dissensions au sein des conseils municipaux. Les violences, elles, n’apparaissent pas comme un élément déclencheur de démission.

 
 
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Il ne se passe plus une journée en France sans qu’un édile démissionne.  À moins d’un an des nouvelles élections municipales et alors que l’Assemblée nationale est en train de plancher sur le statut de l’élu local, le Cevipof de Sciences Po et l’Association des maires de France (AMF) viennent de publier une enquête sur le phénomène sans précédent des démissions de maires. Une étude basée sur les données du répertoire national des élus (RNE) du ministère de l’Intérieur.

 

Depuis les dernières élections de 2020, ces démissions ont en effet atteint un niveau historique. Leur nombre a ainsi presque été multiplié par 4 depuis la fin des années 2000. Alors que 129 démissions  étaient recensées en moyenne chaque année sur le mandant 2008-2014, il y en a eu 209 par an sur le mandat 2014-2020, avant de passer à 417 en moyenne chaque année sur le mandat actuel.

 

Dans le détail, ce sont près de 2.200 démissions qui ont été enregistrées depuis les dernière élections municipales. C’est environ 6% de maires qui ont quitté leur fonction depuis leur élection, explique l’auteur de l’étude, le politologue Martial Foucault (1). Un chiffre en nette augmentation qui confirme la fragilité de la fonction et les difficultés à enrayer sa progression , abonde-t-il. Au total, entre septembre 2020 et mars 2025, ce sont donc en moyenne 40 démissions par mois qui ont été enregistrées, soit plus d’une démission par jour.

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 Les dissensions politiques, première cause de démission ...

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Mais, alors, comment expliquer ce phénomène ? Le chercheur de Sciences Po avance plusieurs causes, à commencer par les dissensions au sein des conseils municipaux. Avec 30,9% des cas recensés, ces tensions politiques sont effectivement la principale cause avancée par les maires démissionnaires. Leur décision de quitter leur fonction fait suite à des différends, disputes, conflits ou autres désaccords au sein du conseil municipal, tantôt à l’encontre des élus de l’opposition, tantôt, et c’est le cas le plus fréquent, au sein de la majorité, précise l’étude.

 

Selon Martial Foucault, la crise du Covid-19 n’est pas totalement étrangère à cette dégradation de la cohésion des équipes municipales. En raison des restrictions liées la crise sanitaire, l’installation officielle des maires n’a en effet eu lieu qu’en juillet 2020 alors qu’une très large majorité d’entre eux avaient été élus dès le premier tout au mois de mars. Aussi, explique le politologue, les équipes n’ont pas pu se retrouver en présentiel pendant de longs mois ni même travailler sur les projets arrêtés durant la campagne. Ce contexte, poursuit Martial Foucault, a nécessairement interrompu une dynamique collective en particulier pour les citoyens nouvellement engagés dans la vie de leur commune.

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Pas de lien de cause à effet entre violences et démissions ...

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Deuxième cause de démission avancée : les successions programmées. Ces passations de pouvoir anticipées et organisées dès le début de la mandature sont citées par 13,7% des maires qui ont démissionnés. Les questions de santé physique sont, elles, évoquées dans 13,1% des cas de démissions et la santé mentale (fatigue, lassitude…), dans 5,1% des cas.

 

Pour Martial Foucault, néanmoins, il est empiriquement impossible d’établir un lien de cause à effet entre violences subies et démissions. De quoi battre en brèche l’idée, souvent avancée, selon laquelle l’augmentation des démissions de maires serait liée à une hausse du nombre du nombre de violences ou d’agressions subis par ces derniers. Ces situations de violences physique ou symbolique à l’endroit des maires n’apparaissent pas comme un élément déclencheur de démission, explique le chercheur de Sciences Po. Moins d’une quarantaine de cas sont ainsi recensés 

(1)   Martial Foucault, né le 24 décembre 1972 à Moulins (Allier)  est un politologue français, directeur du CEVIPOF depuis 2014.
  

                                       

                           

                        

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