|
|
|
|
|
|
Le
Pass Culture a été adopté par les jeunes,
mais sa gouvernance est à revoir
en profondeur, estime la Cour des comptes
dans un récent rapport.
Politique prioritaire du ministère de la Culture,
le Pass Culture a été généralisé en 2021
à tous les jeunes de 18 ans sur l’ensemble
du territoire.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
Depuis 2022,
ce dispositif est étendu aux jeunes âgés
de 15 à 17 ans. Le Pass
Culture permet de bénéficier d’un crédit
individuel afin d’accéder à des activités
ou à des biens culturels et artistiques.
Le ministère de l’Éducation
nationale et de la Jeunesse a également
créé une part collective sous forme
d’un crédit alloué à chaque classe
au prorata du nombre d’élèves, dès
la classe de 6e. Le rapport publié par la Cour des comptes
juste avant Noël se concentre
essentiellement sur la part dite individuelle
du Pass Culture. Ce rapport
analyse la manière dont les jeunes
utilisateurs se sont saisis de ce nouvel
outil et établit un premier bilan des résultats. |
|
|
|
|
|
|
9

|

|
Plus de
huit jeunes sur dix utilisent le Pass Culture
... |
Sur le plan quantitatif, l’ambition d’universalité est en passe
d’être réalisée, salue la Cour des
comptes. Ainsi, à fin août 2024,
84 % des jeunes de 18 ans révolus utilisaient le Pass Culture. Au total, 4,2 millions
de jeunes se sont inscrits sur
l’application Pass Culture depuis 2019,
observe le rapport.
Bémol apporté par la Cour : 16 % des bénéficiaires
potentiels, correspondant aux publics
les moins familiers des pratiques
culturelles , n’ont pas adhéré au
dispositif. En ajoutant les 9 % des jeunes
qui ont téléchargé l’application du Pass
sans pour autant l’utiliser, le rapport
chiffre à 25 % le nombre des jeunes
n’ayant pas bénéficié du Pass Culture.
Et les 75 % d’entre eux qui l’ont
utilisé n’ont pas dépensé la totalité
de leur enveloppe de 300 euros, mais en
moyenne un peu plus de 250 euros,
ajoute la Cour des comptes. En outre,
parmi les jeunes
issus des classes populaires,
c’est-à-dire dont les parents sont peu
ou pas diplômés et exercent une profession
d’ouvrier ou d’employé, seuls 68 %
ont activé leur Pass Culture.
L’objectif
d’inscrire un nombre maximum de jeunes a
ainsi jusqu’à présent prévalu sur l’objectif
de démocratisation de l’accès à l’offre
culturelle. De même, l’objectif quantitatif
(maximiser le nombre de jeunes bénéficiaires)
a prévalu sur le souci de qualité
des offres, dont le nombre pléthorique
de 36.000 montre l’absence de sélectivité,
déplore la Cour. Cette absence de
contrôle a notamment conduit au financement
de 16 millions d’euros d’activités
d’escape games depuis le lancement du
dispositif. À la suite de ce
constat établi par la Cour des comptes,
leur déréférencement a été demandé
par le ministère de la Culture. |
|
|
|
|
|
|
9

|

|
Un
impact sur les pratiques culturelles
difficile à mesurer ... |
Depuis la généralisation du dispositif, les livres représentent
entre 42 et 55 % des montants dépensés
chaque trimestre, constate le rapport.
Les jeunes utilisent également le Pass
Culture pour réserver des places de cinéma
et de concert. En revanche,
seulement 7 % des jeunes ont réservé,
en moyenne, au moins une fois un spectacle
vivant autre que musical (théâtre, danse,
cirque…) via l’application. Les grands
opérateurs publics du spectacle vivant semblent
réticents à s’ouvrir au public détenteur
du Pass Culture, pointe la Cour des comptes.
Seuls 55 % des musées y sont
inscrits.
En
outre, l’organisme en charge de ce Pass,
la société Pass Culture, n’étant pas
mandaté pour s’assurer de la qualité
des offres proposées, la part
individuelle du Pass Culture offre une liberté
totale à l’utilisateur dans le choix
de ses pratiques. Les outils de
recommandations éditorialisés ou
algorithmiques développés par la société
ont eu peu d’effet, puisque 90 %
des réservations ont été réalisées
à partir d’une première
consultation du moteur de recherche, et
non à partir des propositions poussées
par l’application. Dès lors, le principal
impact du Pass Culture observé sur
les premières cohortes se traduit
plutôt par une intensification des pratiques
culturelles déjà bien établies chez les jeunes ,
conclut le rapport. |
|
|
|
|
|
|
9

|

|
Une
gouvernance à réformer ... |
La gouvernance du Pass Culture est à revoir en profondeur ,
plaide la Cour des comptes. La
transformation de la société Pass Culture
en opérateur de l’État,
recommandée par la Cour dans son rapport
de juillet 2023 sur la genèse
du Pass Culture, a été annoncée
par le ministère de la Culture pour 2025.
À terme, l’internalisation des activités
et agents de la société Pass Culture
au sein du ministère de la Culture
permettra un meilleur pilotage du dispositif,
se félicite la Cour des comptes. En toute
hypothèse, il n’apparaît pas opportun
d’envisager de nouveaux axes de développement
des missions du Pass Culture dont le dispositif
doit être consolidé et amélioré ,
insiste-t-elle.
Sur
le plan budgétaire, le Pass Culture,
financé quasi exclusivement par l’État,
s’apparente à une dépense de guichet
difficilement maîtrisable, indique le rapport.
La dépense budgétaire pour la part
individuelle du Pass Culture s’établissait
à 93 millions d’euros en 2021
et est prévue à hauteur de 244 millions
d’euros en 2024. À cette dépense,
s’ajoutent les 80 millions d’euros
(prévisions 2024) de la part
collective, financée par le ministère
de l’Éducation nationale. Dans un contexte
de finances publiques dégradées,
plusieurs pistes d’économies sont
envisageables. La Cour des comptes
en avance deux : la réduction
du montant du crédit alloué aux jeunes
de 18 ans (actuellement 300 euros
par bénéficiaire) ou le ciblage des bénéficiaires
selon des critères sociaux ou territoriaux. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|

|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|