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Mi-mars,
la CFTC et les autres organisations syndicales
représentatives ont été sollicitées par la
commission des affaires sociales de l’assemblée
nationale, en vue de déterminer s’il serait
souhaitable d’encadrer législativement la
semaine de quatre jours.
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La
Confédération Française des Travailleurs Chrétiens
a pu y présenter ses positionnements relatifs à ce
mode de répartition du temps de travail, qui doit
selon elle davantage être expérimenté et évalué,
avant d’être éventuellement délimité par la
loi.
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Si elle
peut favoriser un meilleur équilibre entre
travail et vie personnelle, la semaine de
quatre jours n’est pas nécessairement
exempte de défauts, quitte à parfois nuire
aux intérêts des salariés. A première
vue, cette nouvelle organisation du temps de
travail est pourtant largement plébiscitée
par les travailleurs : d’après une
enquête conduite par le cabinet de
recrutement Walters People auprès d’un
millier de professionnels, la généralisation
de la semaine de quatre jours
serait quasi unanimement approuvée par
les salariés français. Ce changement de
rythme professionnel est globalement perçu
par les sondés comme un moyen de favoriser
leur bien-être, en bénéficiant de davantage
de temps pour leur famille, leurs amis, mais
aussi pour leurs hobbys et loisirs. Les salariés
avec des enfants en bas âge mettent aussi en
avant, en plus du temps passé avec eux, la
possibilité de faire des économies de garde
et de transport |
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Une
semaine plus courte, mais des journées
parfois plus longues ... |
En pratique, la CFTC relève néanmoins qu’il y a aujourd’hui un
fort contraste entre les avantages pointés
dans les sondages effectués auprès des
salariés, et la réalité des faits. Si la
semaine de quatre jours est de plus en plus
expérimentée chez nos voisins européens,
elle s’accompagne aussi très souvent
d’une réduction du temps de travail
hebdomadaire. En Islande, elle a par exemple
concerné 2.000 salariés du secteur public
entre 2015 et 2019, qui ont travaillé 35
heures par semaine, au lieu de 40 auparavant.
Une réduction du stress professionnel et une
amélioration du bien-être des travailleurs
– qui n’avaient pas vu leur productivité
baisser – avaient alors été constatées.
Néanmoins, la majorité des expérimentations
se développant en France ne visent pas à réduire
le temps de travail hebdomadaire, plutôt
à le condenser sur quatre jours.
Le cas échéant, les avantages
présupposés de la semaine de quatre jours
semblent supplantés par les contraintes qui
lui sont liées : ces journées à forte
amplitude horaire ne sont, par exemple, pas
forcément compatibles avec les horaires des
crèches des enfants des salariés. La
longueur de ces journées peut également mettre
en danger la santé et la sécurité des
travailleurs, notamment ceux qui officient
dans certains secteurs ou métiers spécifiques.
En outre, relevons que le cadre juridique
actuel ne prévoit pas de disposition
particulière pour encadrer ce nouveau rythme
de travail : quand les entreprises ne
sont pas soumises à des dispositions sur la répartition
du temps de travail dans la semaine (prévues
par un décret professionnel ou un accord de
branche) elles ont la possibilité de mettre
en place unilatéralement la semaine de quatre
jours, sous réserve de respecter la durée
maximale légale journalière de travail (10
heures). Si l’entreprise est à contrario
tenue de respecter des conventions collectives
ou régulations régissant spécifiquement le
temps de travail, la semaine de quatre jours
ne peut être adoptée que suite à un accord
avec les salariés et leurs représentants.
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Poursuivre
les expérimentations ... |
Compte
tenu des risques physiologiques et
psychosociaux que la semaine de quatre jours
peut générer – surtout à temps de travail
hebdomadaire inchangé – la CFTC considère
qu’une intervention législative pourrait être
souhaitable, pour simplifier et encadrer le
recours à ce mode de répartition du temps de
travail. Néanmoins, cette volonté de légiférer
doit être guidée par la volonté ou non
d’encourager la mise en œuvre de cette
organisation. Or, à ce stade, la CFTC ne
soutient pas une mise en place généralisée
de la semaine de quatre jours. Elle se
prononce plutôt en faveur d’une poursuite
de son expérimentation, dans divers secteurs.
Cette évaluation multisectorielle devra, à
terme, permettre de peser le pour et le contre
du dispositif, notamment en déterminant son
impact sur les salariés en matière de santé-sécurité
(qui sera variable en fonction des métiers
concernés). La CFTC estime en effet que la
semaine de quatre jours ne doit pas être
considérée comme une solution uniforme :
elle est un sujet de dialogue social qui doit
être débattu au sein des entreprises et
administrations, dans le respect des normes et
régulations qui ont été préalablement décidées
au niveau de la branche. |
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