6
Le
gouvernement a décidé de mener une 5ème
réforme de l’assurance chômage, dont
l’objectif affiché serait l’atteinte du
« plein emploi ».
Ces
mesures poursuivent la logique de baisse
brutale des droits entamée en 2019 par l’exécutif, qui n’a eu de cesse de durcir les règles
d’indemnisations des demandeurs d’emploi :
- Réforme
du calcul du salaire journalier de référence,
- Passage de 4 à 6 mois de la durée de
cotisation nécessaire pour l’ouverture de
droits,
- Application d’un coefficient réducteur
sur la durée maximale d’indemnisation via
le mécanisme de contracyclicité,
- Dégressivité
de l’allocation pour les « hauts revenus »
à partir du 7ème mois…
6
Toutes
ces réformes ont entraîné des conséquences
directes et graves pour les personnes privées
d’emploi,
tant sur le montant des allocations (-17%),
que sur la durée moyenne d’indemnisation (-
25%), et une baisse du nombre des personnes
percevant une indemnité par rapport au nombre
d’inscrit·es (seulement 38% le sont).
6
Et
pour quel résultat ? Le taux de chômage a
certes baissé dans un premier temps, comme
dans les autres pays de l’Union européenne,
la France bénéficiant tout comme ses voisins
d’un rebond de l’économie mondiale post
crise Covid, mais celui-ci repart de nouveau
à la hausse, avec une augmentation des plans
de licenciement. Et la plupart des projections
(Banque de France, OCDE..) s’accordent à
dire qu’il va continuer d’augmenter au
cours de l’année, passant la barre des 8%.
6
L’impact
positif sur l’emploi des précédentes réformes
n’ayant pas été prouvé, il aurait été
logique de ne pas poursuivre en ce sens et de
mettre l’accent sur une amélioration des
conditions de travail et des qualifications.
6
Ce
n’est pas le choix opéré par le
gouvernement, les dispositions présentées
s’inscrivent exactement dans la même
logique que les précédentes, avec une
augmentation de la durée d’affiliation,
passant de 6 à 8 mois sur une durée de référence
qui elle passe de 24 à 20 mois, ainsi
qu’une réduction de la durée maximale
d’indemnisation passant de 18 à 15 mois
pour les moins de 57 ans et de 27 à 22.5 mois
pour les plus de 57 ans.
6
En
résumé, cette réforme cible ce qu’il
reste des indemnisé.es, en raccourcissant la
durée générale, et pourrait exclure de tout
droit particulièrement des jeunes, des
seniors, des femmes à temps partiels…Sans
fournir d’études d’impact, le
gouvernement opère une réforme financière,
annonçant 3,6 milliards €/an. Les travaux
autrement sérieux de l’UNEDIC montrent
qu’il s’agirait en réalité de 4 à 5,4
milliards par an. Au total, un quart des
allocations assurance chômage serait supprimé
depuis le début des réformes.
6
Alors même que le
gouvernement vient de subir un véritable désaveu
aux dernières élections européennes, il
est temps de renoncer à la réforme la plus
inutile, la plus injuste et la plus violente
jamais vue.
|