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Aujourd’hui
expérimentée dans une cinquantaine de départements,
la réforme de l’accompagnement introduit
l’obligation pour les allocataires du RSA (Revenu
de Solidarité Active) d’effectuer 15 heures
d’activité œuvrant à leur reprise d’emploi.
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S’il
a pu susciter la controverse, ce nouvel impératif
semble jusqu’ici s’adjoindre d’un renforcement
des effectifs et mesures d’accompagnement alloués
aux bénéficiaires du RSA, facilitant ainsi leur
reprise d’activité. Prévue à partir du 1er
janvier 2025, la généralisation de ce dispositif
à toutes les personnes qui recherchent un emploi
interroge néanmoins la CFTC, sa mise en œuvre
effective exigeant des moyens financiers et humains
importants.
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Un renforcement global de l’accompagnement ... |
L’expérimentation
de la mise en œuvre de ces 15 heures
obligatoires, aujourd’hui effective dans 47
départements, a néanmoins permis d’obtenir
de premiers éléments de réponse… La
CFTC n’était pas nécessairement contre
l’idée de tester ces 15 heures d’activité.
Néanmoins, il nous semblait crucial que cette
obligation ne prenne pas la forme d’un
travail gratuit, dont puisse bénéficier les
entreprises. Il
fallait plutôt qu’elle se traduise par un
renforcement des dispositifs de retour vers
l’emploi,
pour les allocataires du RSA. Un
prérequis jusqu’ici respecté. Après
plusieurs mois d’essai, on constate que
l’expérimentation a très largement porté
sur un renforcement des heures
d’accompagnement. (formation,
participation à un atelier, visite d’un
salon professionnel…).
La mise en œuvre
de ces 15 heures d’activité obligatoires
est, par ailleurs, adaptable aux besoins des
territoires et des allocataires : Il ne
faut pas interpréter ces 15 heures au sens
littéral du terme, mais plutôt comme un système
de forfait. Répondre à une offre d’emploi,
valide , à titre d’exemple, 3 heures.
Ensuite, ces 15 heures sont modulables (en
fonction de l’employabilité et du parcours
de la personne, ainsi que des décisions du département)
: c’est un objectif vers lequel on veut
tendre, mais tous les allocataires du RSA
n’y sont pas mécaniquement soumis. |
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Généraliser, mais avec quel budget ... |
Les
premiers résultats observés semblent,
par ailleurs, plutôt concluants : selon les
chiffres de France Travail, 42 % des 28.000 bénéficiaires
du RSA entrés en parcours sur les 18 premiers
territoires entre le printemps 2023 et fin
avril 2024 ont retrouvé un emploi, dans les
territoires où la réforme est expérimentée.
Des territoires qui ont en outre bénéficié d’un
renforcement des moyens financier et humains,
alloués aux allocataires du RSA. Dans la
plupart des expérimentations, ce sont des
salariés de France Travail en CDI qui ont été
chargés de suivre les bénéficiaires du RSA. Pour
s’occuper des autres demandeurs
d’emploi, les départements concernés ont
disposé d’un complément budgétaire, pour
recruter des postes en CDD.
Alors que la réforme doit
se généraliser à l’ensemble du territoire
à partir du 1er janvier
2025, la question de son financement et de sa
mise en œuvre effective se pose : On
verra ce qui sera inscrit au prochain projet
de loi de finances, mais on sait qu’il est
prévu de soustraire plusieurs millions d’euros
de budget à France Travail, nous n’aurons
donc pas ou plus de CDD quand l’expérimentation
sera globalisée.
Le cas échant, France Travail n’aura
probablement pas les moyens de maintenir la
qualité de services et le taux de retour vers
l’emploi dont ont bénéficié les
allocataires du RSA, lors de cette période
d’expérimentation. |
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C’est l’une des problématiques
de cette réforme : on se concentre sur
une catégorie de demandeurs d’emploi
– les bénéficiaires du RSA – mais
que fait-on des autres ? |
Le
renforcement des moyens alloués pour
l’accompagnement des bénéficiaires du RSA
lors de cette phase test a par ailleurs
produit certains déséquilibres: si les
conseillers suivant les allocataires du RSA se
sont vus confier des portefeuilles allégés
– de 50 à 70 personnes – ce n’est pas
le cas de ceux qui s’occupent des autres catégories
de demandeurs d’emploi (comme les chômeurs
de longue durée et les bénéficiaires de
l’Allocation de solidarité spécifique) …
Ces
conseillers s’occupent souvent de
portefeuilles de 200 à 400 personnes.
C’est
l’une des problématiques de cette réforme
: on se concentre sur une catégorie de
demandeurs d’emploi – les bénéficiaires
du RSA – mais que fait-on des autres ? La réalité,
c’est qu’on observe un effet de vases
communicants. |
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De grandes disparités territoriales ... |
Cette expérimentation d’un accompagnement harmonisé pour
toutes les personnes sans emploi vise
aussi à renforcer la coordination des
différents acteurs de l’insertion, de la
formation et de l’emploi sur tout le
territoire (missions locales,
associations, conseils départementaux et régionaux). Le
cas échéant, les antennes locales de France
Travail sont souvent tributaires de la décision
du conseil départemental de leur territoire,
qui décide vers quel organisme sera orienté
chaque allocataire du RSA. Dans
certains départements, comme celui du Nord,
les retours sont très positifs,
avec une coopération des acteurs qui est très
efficace et limpide.
Localisée,
la gestion des parcours sociaux reste
cependant très hétérogène. Le département
de la Somme a par exemple fait le choix de
majoritairement s’occuper de personnes
relativement proches du retour à l’emploi.
D’autres catégories de personnes,
dont certaines ont beaucoup de freins périphériques à
la reprise d’une activité professionnelle (problèmes
de logement, de santé, d’addictions…), se
sont vues orienter vers les conseillers de
France Travail. C’est un problème, car ces
derniers ne sont pas formés au traitement de
ces problématiques sociales. |
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Les
imperfections de cette expérimentation ne
sont pas nécessairement rédhibitoires, même
si la généralisation du dispositif au 1er janvier 2025 peut sembler précipitée. Il faudrait
notamment un retour d’expérience des bénéficiaires
du RSA, pour mieux jauger l’ensemble et
corriger ce qui doit l’être. Il aurait
fallu continuer d’expérimenter, avant
d’éventuellement globaliser ce procédé,
ainsi que des moyens budgétaires à la
hauteur des ambitions d’une réforme qui a
semble-t-il ses mérites, comme ses limites. |
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