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des écoliers du CE2 au CM2 ont peur d’aller à
l’école à cause du harcèlement qu’ils
subissent au quotidien. Le ministère de la Justice
invite, notamment, à favoriser la coordination
territoriale dans le cadre des comités
locaux d’aide aux victimes.
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La veille
de la rentrée scolaire, le ministère de la
Justice a adressé aux procureurs une circulaire signée
de la directrice des affaires
criminelles et des grâces visant
à renforcer la lutte contre le harcèlement scolaire. La multiplication
de faits de harcèlement scolaire
qui ont parfois pu conduire à des issues
dramatiques appelle un renforcement de l’action
menée pour lutter contre ce phénomène.
Qu’il s’exerce dans l’espace
scolaire ou par le biais des réseaux
sociaux, le harcèlement scolaire emporte
des conséquences délétères sur les victimes,
tant sur le plan de leur scolarité
que sur celui de leur développement
psycho-affectif ou de leur santé
physique ou psychique. Il envahit la sphère
privée de la victime qui subit,
de manière répétée, moqueries, propos
insultants, haineux voire discriminatoires, ou violences physiques, verbales ou psychologiques.
L’intensité du phénomène exige une action
renforcée de l’ensemble des autorités
publiques concernées, insiste le ministère
de la Justice. |
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Renforcer
les partenariats pour favoriser le signalement
des faits à l’autorité
judiciaire ... |
La
circulaire rappelle l’importance de nouer
des partenariats entre les parquets
et les représentants de la sphère
scolaire, afin de faciliter le signalement
des situations de harcèlement
scolaire ou cyberharcèlement, et leur prise
en compte rapide par les parquets. Ainsi,
chaque parquet doit désormais préciser
que son référent mineurs est également
l’interlocuteur partenarial privilégié
pour les situations de harcèlement
entre élèves. Par
ailleurs, les procureurs de la République
sont invités à se rapprocher de l’association
e-Enfance, acteur majeur de la protection
de l’enfance avec lequel la
Direction de la protection
judiciaire de la jeunesse (DPJJ) est liée,
depuis plusieurs années, par une convention
de partenariat. |
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Favoriser
la coordination territoriale des acteurs
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Les
procureurs de la République, en coordination
avec les préfets, doivent veiller
à réunir dans les meilleurs délais
le Comité local d’aide aux victimes (CLAV)
dédié à la protection contre les violences
faites aux mineurs et à inscrire
à l’ordre du jour de cette réunion
la thématique du harcèlement scolaire.
La réunion du CLAV dédié spécifiquement
à la protection contre les violences
faites aux mineurs doit permettre d’établir
un état des lieux partagé de tous les
dispositifs d’aide aux victimes, d’évaluer
les besoins couverts dans le département,
ainsi que d’identifier les axes d’amélioration.
En outre, elle doit contribuer à
mettre en évidence les initiatives locales
susceptibles d’être dupliquées, ainsi
qu’à favoriser les relations partenariales
entre les divers acteurs engagés dans la lutte
contre les violences faites aux mineurs et la
protection dont ils doivent bénéficier. Ce CLAV
thématique se réunira non seulement en séance
plénière a minima deux fois par an,
mais également en comité restreint. |
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Apporter
une réponse rapide et graduée aux infractions
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Les procureurs de la République devront également veiller à
apporter une réponse rapide et graduée
aux infractions de harcèlement
scolaire. Une attention particulière
doit être portée aux faits de harcèlement
scolaire commis par des mineurs âgés de moins
de 13 ans, présumés non discernants par
le Code de la justice pénale des mineurs, précise
la circulaire.
Lorsqu’il résulte des éléments de la procédure que la présomption
de non-discernement ne peut être
renversée alors que les faits de harcèlement
scolaire apparaissent caractérisés, la saisine
des autorités compétentes en matière
de protection de l’enfance peut être
envisagée. Lorsque les circonstances
n’exigent pas la saisine du juge
des enfants, les procureurs de la République
pourront envisager une orientation vers
une mesure alternative aux poursuites à
dimension pédagogique, comme un stage de
citoyenneté ou de formation civique,
lorsque les faits reprochés à un mineur
apparaissent isolés et n’ont pas entraîné
d’incapacité totale de travail. Dans ce cadre,
les procureurs devront veiller à requérir
une obligation de réparer le dommage causé
à la victime et, lorsque les faits
ont été commis en ligne et que cela apparaît
pertinent, une mesure de bannissement numérique ,
d’une durée maximale de 6 mois.
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En
revanche, les faits ayant entraîné une
incapacité totale de travail physique ou psychologique
pour la victime appellent une réponse pénale
rapide privilégiant le déferrement et nécessitent
une saisie du téléphone portable (s’il a
été utilisé pour commettre
l’infraction) par les services d’enquête,
afin que la juridiction statue ultérieurement
sur sa confiscation. Dans ce cadre,
le procureur de la République
peut requérir le placement sous contrôle
judiciaire du ou des mis en cause, âgés de
plus de 16 ans. Une telle mesure
peut également être requise à l’égard
d’un mineur âgé de plus de 13 ans, dès lors
que des antécédents judiciaires et une incapacité
totale de travail supérieure à huit jours
sont constatés, complète la circulaire.
Ce cadre contenant permettra notamment le prononcé
d’une interdiction d’entrer en
contact avec la victime et de paraître
au domicile de la victime,
ainsi qu’une mesure de bannissement
numérique, pour une durée maximale de 6 mois,
ajoute le texte.
À tous les stades de la procédure
et quelle que soit l’orientation retenue sur l’action
publique, l’engagement d’un dispositif
de justice restaurative pourra être
proposé à la victime et à
l’auteur mineurs. Enfin, les procureurs de la République
peuvent saisir la cellule de recueil, d’évaluation et de traitement des informations
préoccupantes (CRIP) en cas
de risque de danger. |
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