|
|
Mercredi |
11 décembre 2024 |
8 h 00 |
|
Salaires,
conditions de travail : la fonction publique face au défi de
l’attractivité …
|
|
|
|
|
|
|
|
La
crise de l’attractivité des métiers
de la fonction publique est structurelle,
durable et généralisée, selon un rapport
de France Stratégie, organisme de conseil
placé auprès du Premier ministre, qui pointe
un risque d’aggravation dans les années
à venir.
|
|
|
|
|
|
|
9
|
La crise
d’attractivité de la fonction publique
touche les trois versants et toutes les
catégories d’emploi et de statuts, notent
les auteurs du rapport. Fruit de plus d’un an et demi
de travail, il a été publié
quelques jours après une importante
mobilisation des agents publics qui réclamaient
l’abandon de plusieurs mesures d’économies.
3
Côté recrutement,
l’organisme rappelle que 15 % des postes
offerts aux concours de la fonction
publique d’État (FPE) n’ont pas été
pourvus en 2022, contre 5 % en 2018.
La FPE regroupe la majorité des 5,7 millions
d’agents publics.
9
Dans
la fonction publique hospitalière, autre
versant de la fonction publique (le 3e étant la fonction
publique territoriale), 21 % des lits
d’hôpitaux de l’Assistance publique hôpitaux
de Paris (APHP) ont été fermés en 2022,
dont 70 % par manque de personnel,
indique France Stratégie en citant un rapport
de la Cour des comptes.
9
France Stratégie
explique notamment cette crise par des concours
qui n’attirent plus , avec un « décrochage
très marqué depuis les années 2010,
ce qui engendre un effondrement des taux
de sélectivité aux concours.
6
Dans
la FPE, 12 candidats se présentaient en
moyenne pour un poste à pourvoir au concours
externe de la fonction publique d’État
entre 2000 et 2010 et ils ne sont
plus que 4 en 2022. En 2016,
297.000 personnes se sont présentées
aux épreuves des concours externes
de la FPE contre seulement 151.000
en 2022. |
|
|
|
|
|
|
6
|
|
De
plus en plus de départs ... |
Outre
l’attraction de nouveaux profils, la fonction
publique est face au défi de conserver
ses agents, car les départs
volontaires « sont en nette
augmentation », déplore France Stratégie.
Entre 2014 et 2022, les effectifs
des fonctionnaires quittant la fonction
publique pour une autre raison que le départ
en retraite ont augmenté de 47 %,
peut-on lire dans le rapport.
Bilan : la fonction
publique attire de moins en moins,
avec un risque d’aggravation
du phénomène si rien n’est fait
dans les années à venir, au vu
du déséquilibre croissant entre les entrants
et les sortants lié au vieillissement
des agents, s’inquiète France Stratégie.
Autre
facteur répulsif, la rémunération des agents
publics, vécue comme insuffisante. Si certaines
mesures (Ségur de la santé,
Grenelle de l’éducation) ont contribué
à améliorer leur pouvoir
d’achat, elles n’ont pas
permis de contrer complètement l’érosion
de l’attractivité salariale de la fonction
publique , estime France Stratégie,
notamment si on compare au secteur
privé. Et le choix récent du gouvernement
de confirmer le gel de la valeur
du point d’indice (mécanisme qui permet
le calcul des rémunérations) ou de
ne pas reconduire une prime en faveur
du pouvoir d’achat des agents (prime GIPA)
que touchaient au moins 188.000 fonctionnaires
ne semblent pas de nature à améliorer
la situation. |
|
|
|
|
|
|
9
|
|
Emploi
à vie ... |
Mais des leviers
existent pour remédier à cette crise,
assure France Stratégie. Sur le pouvoir
d’achat, France Stratégie suggère de renforcer
la reconnaissance, y compris
salariale , des agents et mettre
l’accent sur de meilleures perspectives
d’évolution et de progression
dans les carrières. La fonction publique
est seulement vue comme un gisement d’économies
budgétaires par les ministres
successifs.
France Stratégie
recommande aussi de consolider la garantie
de l’emploi : l’emploi à vie
des fonctionnaires reste une motivation
importante pour les candidats, bien
qu’elle perde de son pouvoir
d’attraction , notamment dans les secteurs
où l’offre d’emploi est abondante
(les métiers du soin et du numérique,
par exemple).
Avant la
dissolution de l’Assemblée nationale en juin,
la remise en cause de l’emploi
à vie avait suscité le débat
autour d’un projet de loi porté
par l’ancien ministre de la Fonction
publique, Stanislas Guerini.
Très décrié par
tous nos syndicats, le texte prévoyait
notamment d’accentuer la rémunération
au mérite, de faciliter les licenciements,
voire de supprimer le système
historique de catégories (A, B et C)
de la fonction publique.
Il a été gelé par la dissolution
de l’Assemblée nationale. Mais le successeur
de M. Guerini, Guillaume Kasbarian,
désormais ministre démissionnaire, n’avait
pas exclu de reprendre certaines parties
du texte...
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|