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Mercredi |
21 février 2024 |
à 8 h 00 |
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Pour
une agriculture responsable, durable et intelligemment protégée
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Voici l'Édito
de Cyril Chabanier, Président de la Confédération
Française des
Travailleurs
Chrétiens, du mois de février 2024.
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Dans les débats
qui visent à rendre compte des ressorts de la
crise agricole française comme européenne,
j’entrevois deux écueils sur lesquels les
idéologues de tous poils ne manquent pas de
s’échouer. Le premier de ces écueils
est écologique. La tentation est grande, chez
certains, de profiter de la crise pour tordre
le cou à l’urgence environnementale. Il
faudrait alors en finir avec toutes ces normes
et produire ici comme on produit à l’autre
bout du monde, libre de toutes contraintes ou
presque. |
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Si
certaines de ces normes peuvent paraître
absurdes et mériteraient d’être toilettées,
d’autres doivent au contraire être préservées,
parce qu’elles nous protègent ! Elles
protègent la santé des consommateurs, des
agriculteurs et de leurs salariés. Elles protègent
la santé des sols, dont la fertilité
conditionne à terme notre capacité
collective à ne pas dépendre de l’ailleurs
pour la chose la plus naturelle et nécessaire
qui soit : se nourrir. La CFTC fait donc le
pari d’une agriculture responsable et
durable sur le plan environnemental mais aussi
social, pour que chacun puisse vivre
dignement de son travail. Au même titre que
notre industrie, notre modèle agricole doit
s’adapter, les métiers de l’agriculture
évoluer. Ce temps de l’adaptation est un
temps long. C’est le temps du dialogue
social, sans lequel les principaux acteurs se
crispent et rejettent, par principe, toutes
mesures, même quand elles servent leurs intérêts
sur le long terme. |
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Le second écueil touche à la remise en cause du commerce
international, suspecté
de tous les maux. Il suffirait d’acter un
repli sur nous même, à l’échelle française
et/ou européenne, pour que toutes les bouches
soient pleines à l’avenir de bons produits made
in local . On peut privilégier
le « consommer local et de saison »,
sans priver nos concitoyens de produits
exotiques cultivables, sous d’autres
climats. Des produits qui intègrent toute la
filière de transformation alimentaire qui,
par ailleurs, crée beaucoup d’emplois. Un
retour au protectionnisme brutal produirait
des mesures de rétorsion, au-delà du seul
secteur agricole, à l’issue desquelles la
France comme l’Europe pourraient ne pas
sortir gagnantes. |
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La CFTC
fait ici le pari d’un protectionnisme
subtil, intelligent. On doit pouvoir
commercer avec le reste du monde, signer des
accords en privilégiant l’Europe quand
c’est possible, en négociant des
clauses miroir
pour des denrées préalablement définies
comme stratégiques. Idem pour les marchés
publics, qui devraient pouvoir privilégier
les produits locaux pour achalander nos
cantines scolaires, sans trahir le sacro-saint
principe de concurrence libre et non faussée.
Un principe qui n’est plus guère respecté
sinon par nous et souvent avec un peu trop de
zèle ! |
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