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Le
piratage fin janvier des opérateurs de tiers
payant Viamedis et Almerys – qui a touché 33
millions d‘assurés sociaux – ainsi que le
choix de prolonger l’hébergement par Microsoft
des données de santé des Français répondent à
des enjeux similaires. A savoir, protéger plus
efficacement les informations ayant trait aux
parcours et aux profils sanitaires des citoyens
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A
cet égard, la CFTC rappelle la nécessité de développer
au plus vite une souveraineté numérique française
(à tout le moins européenne), dans l’hébergement
des données numériques de santé.
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C’est
une cyberattaque qui a purement et simplement
touché 33 millions d’assurés sociaux. Soit
près d’un français sur deux. Le 07 février
dernier, la Commission nationale de
l’informatique et des libertés (CNIL)
rapportait que les opérateurs Viamedis et
Almerys – qui s’occupent de la gestion du
tiers payant pour diverses mutuelles – avait
été ciblés par un piratage survenu fin
janvier. Ces organismes disposent notamment
d’une base de données des assurés sociaux,
afin d’assurer la mise en œuvre du tiers
payant. Des données dont le récent piratage
a mis en exergue la vulnérabilité. Les
informations pillées concernent ainsi –
pour les assurés et leur famille – l’état
civil, la date de naissance, le numéro de sécurité
sociale, le nom de l’assureur santé ainsi
que les garanties du contrat souscrit. Elles
pourraient notamment exposer les assurés
sociaux à diverses fraudes – notamment à
des faux emails ou SMS les invitant à
communiquer des informations supplémentaires,
comme leurs coordonnées bancaires par
exemple.
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Microsoft, hébergeur par défaut
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Si la CNIL
a dans la foulée annoncé mener des
investigations pour vérifier si les mesures
de sécurité de ces opérateurs étaient
conformes à leurs obligations, cet épisode
met l’emphase sur la
nécessité de davantage maitriser et sécuriser
les données de santé des assurés sociaux.
En un sens, il fait parallèlement écho à
une décision du conseil de la Caisse
nationale d’Assurance Maladie (CNAM) :
ce 1er février, l’organe exécutif de
l’assurance maladie – où siège notamment
la CFTC aux côtés d’autres partenaires
sociaux – avait annoncé s’opposer
à la prolongation de l’hébergement par
Microsoft des données de santé des citoyens
Français. Ces dernières sont
regroupées au sein d’une base de données
commune, la plateforme des données de santé,
plus communément appelée Health Data Hub (HDH).
Or, depuis 2020, c’est Microsoft qui héberge
l’ensemble des données du HDH. Des données
que le géant du numérique américain
pourrait, sous certaines circonstances,
communiquer au gouvernement étatsunien, si
les autorités américaines en font la
demande. Si elle partage certaines des inquiétudes
soulevées par la CNAM, La CNIL – qui fait
autorité sur ce dossier – a pourtant décidé
fin janvier de confirmer pour trois ans supplémentaires
ce partenariat avec Microsoft. Selon elle,
aucun fournisseur de Cloud européen n’offre
à l’heure actuelle de solutions
suffisamment avancées pour remplacer la firme
américaine. |
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Autonomie numérique et enjeux
sanitaires ... |
Pour la CFTC, la potentielle appropriation par un pays tiers de la
quasi-totalité des informations sanitaires
des français pose légitimement question :
toute récupération potentielle pourrait non
seulement enfreindre le secret médical, mais
aussi mener à une instrumentalisation des données de santé des français,
par un autre Etat. Le
HDH, de par l’ampleur des informations
sanitaires qu’il rassemble, fait en effet
figure de base de données unique en Europe,
voire au monde, au service de la recherche médicale.
Il doit notamment permettre d’améliorer le
dépistage et le diagnostic de maladies ou
d’analyser les effets secondaires des
traitements, notamment en étant à terme
couplé avec des systèmes d’intelligence
artificielle. Grâce
à l’intelligence artificielle, il sera
possible d’analyser ces données, pour mieux
soigner demain.
Ces IA devraient en effet être
capables de faire des pronostics sur l’état
de santé des patients ou encore d’indiquer
quel médicament fonctionnera le mieux sur tel
ou tel malade. Néanmoins, pour ce faire, un
système d’IA a besoin de compiler et de
croiser de très grandes quantités de données,
pour ensuite en générer par lui-même et dégager
des axes d’améliorations ciblés. Les
contenus du HDH constituent précisément, par
leur volume, une matière première
inestimable pour développer de tels systèmes.
Permettre que ces données soient exportables
dans un système autre qu’un dispositif
souverain comporte ainsi des risques stratégiques
majeurs. A
cet égard, la CFTC rappelle la nécessité de
développer rapidement une souveraineté numérique
française – voire
européenne – dans l’hébergement de données
numériques. Les engagements pris par le
gouvernement quatre ans plus tôt de parvenir
à une indépendance technologique dans le
domaine n’ont manifestement pas pu être
tenus. S’affranchir des solutions
technologiques américaines dans le Cloud fait
pourtant aujourd’hui figure de nécessité,
notamment dans l’optique de sécuriser, protéger
et utiliser à bon escient les données de
santé des français, en toute autonomie |
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