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Lundi |
21 octobre 2024 |
8 h 00 |
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Réduction
du déficit public : avant de dépenser moins, dépensons mieux ...
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Le
Gouvernement a présenté jeudi 10 octobre son
projet de budget pour l’année 2025, qui vise à réduire
drastiquement les dépenses de l’État. Conséquemment,
la CFTC alerte quant à une réduction excessive de
la dépense publique, qui pourrait conduire à une
austérité injuste socialement et contreproductive
économiquement.
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Plutôt
qu’une baisse des moyens déployés par l’Etat,
notre organisation propose, à budget constant,
d’améliorer l’efficience de la dépense
publique. Ajustement du Crédit d’impôt
recherche, refonte du financement de
l’apprentissage, hausse de la taxation sur les
revenus du capital…Les possibilités ne manquent
pas pour permettre au ressources de l’État d’être
mieux utilisées, afin de favoriser l’emploi et la
croissance, sans accentuer les déséquilibres budgétaires.
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Alors que
le nouveau gouvernement veut mettre en œuvre
une réduction significative des dépenses
publiques, la CFTC ne prend pas à la légère
les questions d’équilibre budgétaire. A
cet égard, elle soutient des mesures visant
à la maîtrise de certains dispositifs de dépense
publique. Pour notre organisation, les économies
générées ne devraient cependant
majoritairement pas quitter le circuit économique
classique – par exemple en étant affectées
au seul remboursement de la dette. II
s’agirait plutôt de les réinvestir au
service de la croissance.
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Plutôt
que l’habituelle alternative entre « dépenser
plus » ou « dépenser moins », la CFTC
propose ainsi à l’État de « dépenser
mieux ». A cet
égard, notre organisation propose des
changements applicables à un certain nombre
de mesures :
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En premier
lieu, la CFTC suggère de revoir le
fonctionnement du Crédit d’impôt Recherche
(CIR), qui avait représenté en 2023 un
manque à gagner fiscal estimé à près de 8
milliards d’euros pour l’Etat. Les paramètres
du CIR ont en effet pu favoriser un
recours dérégulé à ce crédit d’impôt,
en particulier au profit des grands groupes.
Pour y remédier, la CFTC propose de greffer
un certain nombre d’ajustements à ce
dispositif, notamment afin qu’il puisse
soutenir davantage les TPE et PME dans leurs
investissements de Recherche et Développement. |
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La CFTC
estime que le financement de
l’apprentissage, très subventionné par
l’Etat, pourrait lui aussi être repensé.
Notre organisation est notamment favorable à
un changement des conditions d’accès de la
Prime à l’embauche, afin que cette aide
soit prioritairement concentrée sur les
premiers niveaux de qualification et jusqu’à
Bac +3.
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La CFTC
est également favorable à une
diminution du soutien public aux services à
la personne (travaux ménagers, petit
bricolage, soutien scolaire à domicile, préparation
et livraison de repas à domicile etc…). Ce
secteur se voit appliquer un taux de TVA réduit,
doublé d’un crédit d’impôt pour
l’emploi d’un salarié à domicile, dont bénéficient
les employeurs. Néanmoins, selon un récent
rapport de la Cour des Comptes, ces
dispositifs de soutien aux services à la
personne présentent des résultats modestes
en termes de création d’emplois et bénéficient
principalement aux ménages les plus aisés. |
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La CFTC
suggère ainsi de mettre fin à
l’application du taux réduit de TVA dont bénéficient
les acteurs du secteur (sauf pour les activités
de garde d’enfants). Notre organisation
propose aussi de moduler les paramètres du crédit
d’impôt pour l’emploi d’un salarié à
domicile, en fonction des activités concernées :
le taux du crédit d’impôt pourrait, par
exemple, être relevé de 50 à 60 % pour
certains services essentiels (assistance
aux personnes âgées et handicapées, garde
d’enfants etc…). En contrepartie, il
serait abaissé à 35 % pour les activités
plus accessoires de la vie quotidienne. |
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Toujours
dans une logique d’optimisation de la dépense
publique, la CFTC soutient la suppression
du taux de TVA réduit dont bénéficient
certaines activités, quand ces taux préférentiels
n’ont pas suffisamment profité aux
consommateurs, comme aux travailleurs des
secteurs concernés. A titre d’exemple,
certaines évaluations des politiques
publiques ont démontré que le taux de TVA réduit
dans la restauration, fixé à 10%
aujourd’hui, avait surtout bénéficié aux
propriétaires de restaurants : ces derniers
en ont profité pour augmenter leurs marges,
sans baisser substantiellement les prix ou
augmenter significativement les rémunérations
de leurs salariés. La CFTC recommande ainsi
une suppression du taux réduit de TVA, dans
la restauration commerciale et l’hôtellerie. |
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La CFTC se
prononce également en faveur d’une
simplification de la répartition des compétences
entre l’Etat et les collectivités locales,
et entre les collectivités elles-mêmes : à
titre d’exemple, l’Etat peut parfois se délester
d’une partie de ses missions aux régions et
aux départements, mais sans complètement
renoncer à en assurer un co-pilotage et à en
contrôler les leviers financiers. Ce « mille-feuille
administratif » correspondrait à un
coût estimé à 7.5 milliards d’euros par
an. Ce montant pourrait être diminué, en
travaillant à la désinflation des normes ou
encore en délimitant plus strictement les
domaines d’intervention de l’Etat et des
collectivités. |
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Pour la
CFTC, ces mesures de maitrise des dépenses
doivent enfin impérativement
s’accompagner d’une hausse des ressources
de l’Etat. La CFTC est ainsi favorable à
une augmentation du taux de la flat tax (actuellement
fixé à 30 %) sur les revenus du capital.
Elle suggère aussi de soumettre les
entreprises dont le chiffre d’affaires est
supérieur à 1 milliard d’euros à un impôt
sur les sociétés de 33,5% (au lieu des 25%
habituels), au moins jusqu’à ce que le déficit
soit ramené en dessous de 3 % du PIB. Alors
que les entreprises ont bénéficié de 80
milliards d’euros d’exonération de
cotisations en 2023, notre organisation
recommande aussi de revenir sur certains de
ces allégements, en ciblant ceux dont
l’efficacité sur l’emploi n’est pas démontrée. |
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Pour
finir, la CFTC propose de davantage exonérer
de cotisations les salaires intermédiaires,
pour inciter le patronat à proposer des rémunérations
qui ne plafonnent plus aux alentours du
salaire minimum. Si cette mesure ne peut pas
constituer une solution de long terme, la CFTC
considère qu’elle peut avoir ses mérites,
dans le contexte économique actuel :
alors que 17 % des salariés du privé
sont aujourd’hui rémunérés au SMIC, la
« désmicardisation » des salaires
doit en effet constituer une priorité, dans
l’optique de préserver le pouvoir d’achat
des ménages. |
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