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Alors
que le gouvernement vise à une réduction conséquente
de la dépense publique en 2025, les coûts générés
par la gestion des responsabilités entre l’Etat
et les collectivités locales, ainsi qu’entre les
collectivités locales elles-mêmes, risquent d’être
interrogés. A elle seule, l’administration de ce
« mille-feuille territorial » correspondrait ainsi
à 7.5 milliards d’euros de dépenses annuelles.
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Si la CFTC n’est pas favorable à une
stricte réduction des moyens déployés par
l’Etat, elle considère qu’il est
envisageable de mener, à plus long terme, une
réflexion qui permettrait de mieux les
utiliser. Celle-ci pourrait permettre d’améliorer
structurellement l’efficacité des services
publics, comme de stimuler davantage les
dynamiques économiques locales. |
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Environ 7,5 milliards d’euros
par an. Ce montant correspondrait au temps que
les agents territoriaux consacrent à gérer
l’organisation des responsabilités et des
compétences entre l’État et les collectivités
locales, ainsi qu’entre les collectivités
locales elles-mêmes. Une somme significative,
alors que le gouvernement veut diminuer de 40
milliards d’euros les dépenses de l’État
en 2025. Souvent qualifié de « mille-feuille
administratif »,
ce processus gestionnaire peut parfois générer des
effets néfastes de superposition :
à titre d’exemple, l’État peut – dans
une logique de décentralisation – se délester
d’une partie de ses missions aux régions et
aux départements, mais sans complètement
renoncer à en assurer un co-pilotage et à en
contrôler les leviers financiers. Pour mettre
fin à ce qui s’apparente parfois à une
double-gestion et ainsi améliorer
l’efficience de la dépense publique, un
rapport proposait
une série de mesures visant à clarifier la répartition
des compétences entre l’Etat et les
collectivités locales. |
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Si la CFTC n’est pas
favorable à une stricte réduction de la dépense
publique, elle croit en la possibilité de
mieux utiliser et cibler les moyens de l’Etat :
les économies générées sur certaines de
ces dépenses administratives pourraient, par
exemple, être mobilisées dans le financement
d’autres politiques publiques locales. A cet
égard, la CFTC considère que certaines des
propositions du rapport sont à explorer, en
vue de simplifier
la gestion et l’administration des
collectivités territoriales. Pour améliorer
l’efficacité des services publics, ce
document identifie notamment trois principaux
axes de progression : |
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En premier lieu, il propose
de réduire le volume de normes auxquelles
sont soumises les collectivités locales. Le
code général des collectivités
territoriales – dont le volume a triplé en
vingt ans – ou encore le code de
l’urbanisme, qui a gonflé de 44 % en dix
ans, illustrent cette inflation normative.
Pour certains élus locaux, l’explosion de
la volumétrie des normes produit un
trop plein de régulations qui fait
obstruction à l’action publique.
Elle n’est également pas sans incidences
sur les dépenses des collectivités. Sur la période
allant de 2009 à 2023, le Conseil
national d’évaluation des normes (un
institut public chargé d’examiner le flux
des normes, mais aussi de lutter contre leur
accroissement) estime le coût
d’assimilation et de mise en conformité
vis-à-vis des nouvelles normes à 14,6
milliards d’euros. Ce qui représente un coût
moyen de 978 millions d’euros par an, pour
les collectivités. |
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Ce rapport met aussi en évidence
les problématiques posées par le
croisement et la superposition des compétences,
entre les collectivités elles-mêmes ou entre
les collectivités et l’Etat. A titre
d’illustration, une même piscine municipale
peut être financée par plusieurs collectivités.
Autre cas d’école : celui de la
gestion des Ehpad, qui sont à la fois
financés par l’Etat (via les agences régionales
de santé, ou ARS), par les départements et
par leurs résidents eux-mêmes. Les Ehpad
sont par ailleurs souvent l’objet de
dispositifs de contrôles multiples, effectués
à la fois par les agents départementaux et
les personnels de l’ARS. Ces financements et
compétences croisés demandent de remplir des
dossiers de demande d’aide financière, de
les instruire et sont soumis à un suivi
gestionnaire complexe, qui implique plusieurs
administrations publiques. Ils mobilisent
ainsi le temps de travail et les ressources de
nombreux agents. A ce titre, le rapport
propose de réaligner autant que possible
responsabilités, compétences et moyens sur
une seule collectivité territoriale : il
préconise, par exemple, que le grand-âge et
le handicap ne relèvent plus que des seules
prérogatives du département. |
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Le rapport
pointe également dans ses travaux les
moyens et dépenses déployés par l’Etat,
pour superviser et vérifier la bonne mise en
œuvre du déploiement de l’action publique
territoriale par les collectivités. Un
processus qui, là encore, demande à
certaines administrations publiques d’y dédier
des agents et moyens spécifiques. L’immixtion
persistante de l’Etat en matière d’octroi
d’aides publiques dans
le champ de compétences des collectivités
est également soulignée. A titre
d’exemple, il existe jusqu’ à 239
types d’aides différentes pour les travaux
et l’accession à la propriété dans
certaines régions, l’enchevêtrement de ces
dispositifs similaires engendrant des dépenses
administratives dispensables. |
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Ce
rapport écarte enfin toute idée de supprimer
un échelon de collectivité,
chacune
de ces strates ayant individuellement fait
preuve de sa pertinence, dans la conduite des
politiques publiques locales. En somme, il
recommande plutôt de réduire (là où
c’est possible) le nombre d’acteurs
institutionnels susceptibles d’intervenir
sur certains compétences ou territoires, afin
de strictement délimiter le champ d’action
de l’Etat et des collectivités. |
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