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Suite
logique de la politique de réinternalisation
engagée depuis trois ans, la direction
interministérielle de la transformation publique
a créé une Agence du conseil interne pour réunir
ses équipes de conseil en stratégie et celles
chargées de l’efficacité opérationnelle des
services publics.
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Vraie rénovation ou simple ripolinage de façade ?
Le ministre de la Transformation et de la
Fonction publiques, Stanislas Guerini, a
annoncé la création
d’une Agence de conseil interne à
l’État. La nouvelle structure a
pour mission d’accompagner les
administrations dans la mise en œuvre opérationnelle
de leurs politiques prioritaires et dans leurs
projets de transformation. Il
s’agit donc pour elle de réaliser en
interne une part croissante des besoins de conseil
externe, en
complément des inspections et conseils généraux
et des différents pôles de conseil en
constitution ici et là dans les ministères
et chez leurs opérateurs. D’ailleurs,
l’agence endosse une nouvelle mission de
diffusion des pratiques et savoir-faire, mais
aussi d’animation des cellules de conseil
interne et plus largement, de tout l’écosystème
de l’innovation publique
L’agence se compose
aujourd’hui de 53 consultants – après
une progression de 22 équivalents temps
plein (ETP) en 2023 – et devrait
grimper à 75 d’ici la fin de l’année,
conformément au budget pour 2024. Et ce malgré
les coupes budgétaires annoncées par Bercy,
à hauteur de 94 millions d’euros pour
le programme Transformation et fonction
publiques. Cet effort de réinternalisation
des capacités de conseil engagé en 2022 doit
justement permettre aux administrations
de tenir l’engagement de réduction de leurs
dépenses de conseil externe, et de renforcer
la capacité de pilotage des politiques
prioritaires du gouvernement, indiquaient
les documents annexés au projet de loi de
finances pour 2024. D’ailleurs, à la suite
de la circulaire Castex de 2021
d’encadrement de ces prestations, les dépenses
ont effectivement baissé de 35 % en
2022, après avoir triplé entre 2017 et
2021 et atteint un record ultime de 270 millions
d’euros en 2021. |
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Une
agence pour clarifier l’offre … |
L’agence n’est en réalité que
l’aboutissement d’un mouvement de réinternalisation
des compétences au sein de la DITP et de
structuration de ses interventions. La DITP développe
depuis de nombreuses années différents pôles
de compétences qui ne se limitent pas à du
conseil stratégique, mais apportent un appui
sur mesure pour réfléchir à des solutions
mais surtout aider à les construire :
design, sciences comportementales, écoute
usagers, simplification des processus,
intelligence collective, évaluation de
politiques publiques.
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En créant une agence, la DITP marque le
rapprochement de ces différents services et
compétences, et clarifie ainsi son offre
d’accompagnement et ses modes
d’intervention. Parmi les 75 ETP évoqués,
seuls figurent les profils de consultants, spécialistes
en transformation et en efficacité opérationnelle.
Ils pourront néanmoins s’appuyer sur les
autres services de la DITP, et notamment ses
designers et experts en sciences
comportementales. L’enjeu était de
mieux structurer l’offre de services, de la
rendre plus lisible et de mieux l’incarner
pour faire face à des solliciations et
besoins de missions internalisées qui vont
croissant. La croissance des effectifs
permettra d’élargir l’offre, très
focalisée sur les politiques priotaires du
gouvernement, pour accompagner aussi des plus
petits projets d’amélioration de la qualité
de service de l’administration, y compris
des services déconcentrés.
Les services réunis au sein de
l’agence sont notamment intervenus en “équipes
intégrées” (entre les services de la DITP,
et entre la DITP et l’administration concernée)
sur la conception d’un parcours de services
autour des “1 000 premiers jours
de l’enfant” pour le ministère de la Santé,
sur des scénarios de déploiement du service
national universel pour le ministère de l’Éducation
nationale, sur la réduction des délais de délivrance
des titres de séjour en préfecture ou encore
sur la simplification des demandes de
subventions de l’Agence de l’environnement
et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). |
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La création
de l’agence est-elle une façon de donner
des gages de la bonne volonté de l’État
aux parlementaires ? L’exécutif n’a
jamais caché son opposition au texte de loi
voté par le Sénat pour encadrer plus
strictement le recours aux cabinets de conseil
privés, puis adopté par l’Assemblée
nationale le 1er février dernier. Les sénateurs
avaient dénoncé dans la foulée un détricotage
de leur texte, et affiché leur détermination
à rétablir son ambition initiale. Son examen
en deuxième lecture n’est toujours pas à
l’ordre du jour. |
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