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Mardi |
18 juin 2024 |
à 8 h 00 |
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En
Nouvelle-Aquitaine, le congé menstruel est déjà une réalité
…
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« Je
me sens respectée au travail et davantage
considérée ». Depuis novembre, vingt femmes
ont déjà eu recours au congé menstruel
instauré par la région
Nouvelle-Aquitaine pour ses agentes, sans
attendre l’adoption d’une loi sur ce sujet.
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Il
s’agit d’une expérimentation, on bricole
encore un peu. Mais on ne perd
rien à progresser sur la santé de nos agents,
affirme Sandrine Derville, vice-présidente
du Conseil régional et instigatrice
du projet. L’idée lui est venue au
printemps 2023, après la mise en place
d’un congé menstruel pour les employées
de la ville de Saint-Ouen
souffrant de règles douloureuses, une première
pour une municipalité, lancée quelques
semaines après le vote d’une loi
sur ce sujet en Espagne. Outre
Saint-Ouen et la Nouvelle-Aquitaine, la métropole
de Lyon a également généralisé
l’arrêt de travail en cas de règles
douloureuses depuis le 1er octobre 2023.
Des entreprises comme Carrefour, Louis Design
ou L’Oréal ont aussi lancé des initiatives
en l’absence de cadre législatif.
Rejetée en commission des affaires sociales, l’initiative
figure dans la niche parlementaire
écologiste
à l’Assemblée, qui comprend
huit textes, et n’est donc pas sûre
d’être examinée. |
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Sans jour
de carence ... |
Le congé
menstruel expérimenté par la région
Nouvelle-Aquitaine pendant deux ans prend
la forme d’une autorisation
spéciale d’absence (ASA) que l’on peut
demander pour deux jours par mois
maximum. C’est le même fonctionnement que
pour les jours réservés aux gardes
d’un enfant malade , explique
Sandrine Derville. L’agente concernée
doit fournir un certificat médical de moins
de quatre mois et valable un an
pour prouver qu’elle souffre de règles
douloureuses ou d’endométriose.
Contrairement aux arrêts maladies, il n’y a
pas de jour
de carence. Il s’agit d’une
reconnaissance de la société civile sur
le sujet, témoigne une employée du siège
de la Région, à Bordeaux,
atteinte d’endométriose et souhaitant
rester anonyme.
Quand
vous vous tordez de douleur et appelez
SOS Médecin à 2 h 00 du matin,
il est compliqué d’aller travailler le lendemain.
L’adoption du congé menstruel par
la région me met du baume au cœur,
je me sens reconnue en tant que femme,
mais aussi en tant que femme malade,
continue-t-elle. Chaque année, je prenais six
à sept jours de congés parce
que je souffrais trop à cause de mes règles !
Je suis heureuse que la région soit
précurseure dans ce domaine et de pouvoir
disposer de mes jours de congé
au même titre que mes collègues
masculins, mais j’espère que ce dispositif
sera inscrit dans la loi, témoigne une autre
agente.
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Sandrine Derville
souhaite également que l’initiative régionale
permettra l’émergence d’un cadre légal :
On peut aussi discriminer une femme
à l’embauche parce qu’elle peut
tomber enceinte. Le rôle du législateur,
c’est précisément de passer des lois
qui font avancer la société et éliminent
les discriminations ,
argumente-t-elle. |
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