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Alors
que les complémentaires santé ont globalement
relevé leurs tarifs de 10 à 11% depuis le début
de l’année 2024, la CFTC était auditionnée
fin avril par le Sénat, afin de suggérer des
solutions pour mettre un frein à ces majorations
et faire progresser le pouvoir d’achat des
salariés.
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Pour
y parvenir, notre organisation a identifié
trois principaux axes d’amélioration : une
diminution des frais de gestion des mutuelles,
une modification du traitement fiscal de la
part de la complémentaire santé prise en
charge par l’employeur et enfin un
plafonnement des sur-cotisations imposées au
retraités.
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Fin
janvier dernier, c’est l’UFC-Que Choisir qui
avait tiré la sonnette d’alarme :
l’association de consommateurs alertait
alors de la hausse du prix des complémentaires
santé qu’elle estimait, en moyenne, d’environ
10% en 2024. Une poussée inédite, jugée
inacceptable par Aurélien Rousseau,
alors Ministre de la Santé. S’il est
logique que les prix des mutuelles augmentent
– notamment du fait de l’évolution des
besoins de santé lié au vieillissement de la
population- le Ministère de Travail estime
que seule une majoration de 5 à 7% des tarifs
précédents était nécessaire. Pour cadrer
cette augmentation radicale des cotisations,
les partenaires sociaux ont donc été sondés
par le Sénat, le 23 avril dernier. La CFTC a
pu y suggérer ses propositions, en vue de
permettre de diminuer (ou plafonner) les prix
imposés par les mutuelles à leurs clients. |
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Mieux
encadrer la concurrence et la publicité
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En
préambule, un petit rappel s’impose :
en France, tout employeur du secteur privé a
l’obligation de proposer une couverture
complémentaire santé collective à ses
salariés. Celle-ci est financée à 50%
minimum par l’entreprise, le reste étant
pris en charge par le salarié (généralement,
via un prélèvement sur salaire). Une hausse
du coût des complémentaires santé impacte
donc aussi bien l’employeur que les
travailleurs : outre le poids supplémentaire
qu’elle fait peser sur les dépenses des
salariés, elle augmente aussi les charges de
l’entreprise, lui laissant moins de marge de
manœuvre pour d’autres dépenses, comme la
revalorisation des salaires ou
l’investissement. Il est donc essentiel,
pour la CFTC, que le coût des
couvertures santé reste maîtrisé. A cet
effet, notre organisation estime qu’il est
possible de jouer sur plusieurs leviers
d’action.
En
premier lieu, la CFTC alerte quant aux frais
de gestion particulièrement élevés des
mutuelles, qui s’élèvent à environ 20% du
total des cotisations qu’elles perçoivent.
Une grande partie de ces dépenses relève de
la publicité, essentielle pour acquérir de
nouveaux clients. Le marché de la complémentaire
santé est en effet devenu plus concurrentiel
ces dernières années, notamment du fait de
la suppression des Clauses de désignation :
auparavant intégrées à un accord de
branche, ces clauses avaient pour objet
d’imposer aux employeurs concernés un
organisme d’assurance pour leurs salariés.
Leur abrogation a depuis accru la concurrence
entre les divers acteurs du secteur,
augmentant ainsi leur besoin en visibilité et
leurs dépenses publicitaires. Pour
rationaliser et réduire ces couts, la
CFTC propose l’introduction de clauses de
poly-désignation : elles permettraient
aux branches professionnelles de sélectionner
(après un appel d’offres) plusieurs
assureurs en complémentaire santé, les
mutuelles choisies pouvant être désignées
pour 5 ans. Les entreprises devraient ensuite
faire leur choix, au sein de cette pré-sélection.
Ce procédé permettrait donc d’assurer à
la fois le respect du principe de libre
concurrence et de minimiser les frais
publicitaires des mutuelles de santé. |
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Ne
plus assimiler la cotisation de
l’employeur à du salaire ... |
Le
traitement fiscal de la part de la complémentaire
santé prise en charge par l’employeur (fixée
à 50% minimum) constitue, pour la CFTC, un
autre axe d’amélioration. Cette part
patronale étant assimilée à un salaire,
elle est intégrée au revenu imposable du
salarié. Elle minimise donc – pour le
salarié – l’intérêt de voir
l’employeur participer au financement de sa
mutuelle, ce gain étant partiellement
neutralisé par une hausse de son impôt sur
le revenu. Pour la CFTC, cette participation
de l’employeur est injustement considérée
comme du salaire, la somme qu’elle représente
ne pouvant en effet être utilisée à leur
guise par les travailleurs. Notre organisation
propose donc que cette part obligatoire de 50% soit
exclue du revenu fiscal de référence du bénéficiaire.
Ce n’est que si l’employeur décide de
prendre à sa charge un taux supérieur –
donc facultativement – que la part excédant
le plancher des 50% devrait être intégrée
au revenu fiscal du salarié.
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Plafonner
les sur-cotisations des retraités
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Enfin,
la CFTC alerte sur les charges excessives que
les complémentaires santé font peser sur les
retraités. Aujourd’hui, les néo retraités
peuvent bénéficier d’un contrat
individuel, dont les garanties sont identiques
à celles du contrat collectif auquel ils
cotisaient, comme salarié. Néanmoins, ces
contrats se voient souvent imposer des
majorations importantes : leurs tarifs
peuvent dépasser 25% puis 50% de ceux payés
par les actifs les 2e et 3e année de
souscription, avant d’être ensuite complétement
déplafonnés. Une fois sortis de la
couverture collective des salariés, les
retraités payent donc très chers leurs complémentaires
santé.
Pour
y remédier, notre organisation propose la création
d’un nouveau contrat complémentaire santé
dit « retraité de branche ».
Celui-ci serait davantage calibré à la
situation du retraité, avec une amélioration
de certaines garanties – à définir
individuellement – par rapport à ce qui était
prévu dans son ancien contrat collectif. En
contrepartie, l’assureur aurait la
possibilité d’imposer au retraité un prix
rehaussé, mais qui serait plafonné (sans
possibilité d’augmentation ultérieure) à
25% du montant de la cotisation versée par
les actifs, au titre de leur couverture partagée.
Pour la CFTC, cet encadrement des tarifs des
contrats individuels doit nécessairement
accompagner les nouvelles modalités qu’elle
propose de greffer aux contrats collectifs. Et
garantir ainsi aux actifs – qui deviendront
retraités – de pouvoir recourir aux
services d’une complémentaire santé à des
prix abordables, tout le long de leur vie. |
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