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C’est
l’une des surprises de l’exécution du budget
de l’État, selon le rapport publié par la Cour
des comptes : 3.599 postes de militaires
ont été supprimés l’an dernier alors que le
ministère prévoyait d’en créer. Les
personnels civils des armées de catégorie A ont
quant à eux bondi de 1.143 ETP en 2023. De
son côté, l’Éducation nationale a créé
trois fois plus de postes que prévu.
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L’art
de retomber sur ses pattes. Contrairement à 2021 et
2022, les prévisions de créations d’emplois par
l’État, l’an dernier, ont visé juste avec une
hausse des effectifs de 8.891 équivalents
temps plein (ETP) contre 8.975 prévus en loi
de finances, selon le rapport de la Cour des comptes
sur l’exécution du budget 2023 publié le 17 avril.
Pour mémoire, lors des deux précédents exercices,
l’État, qui prévoyait d’augmenter ses
effectifs, avait buté sur les difficultés à
recruter. Bilan : près de 10.000 postes
en moins sur deux ans.
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L’année 2023 a donc été une
victoire pour les prévisionnistes… Sauf
que, dans le détail, ministère par ministère,
les créations ou les suppressions de postes
envisagées n’ont pas du tout été respectées.
La Cour des comptes ne l’écrit pas ainsi,
mais dans certains cas, on flirte avec la prévision
au doigt mouillé, voire carrément avec le
n’importe quoi.
C’est ainsi que les Armées
créent la surprise et remportent la médaille
du premier contributeur à la baisse des
effectifs : - 2.515 ETP. Ce n’était
pas du tout prévu, puisque le ministère
voulait en créer 1.547… Au passage, Bercy
– en particulier notre chère
direction générale des finances
publiques –, habitué à la première marche
du podium, cède sa place de champion des
postes supprimés. |
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La Cour
des comptes explique que les Armées ont du
mal à recruter des militaires, notamment des
sous-officiers, surtout dans des postes qui
requièrent des compétences très recherchées
dans le civil (numérique, cybersécurité,
nucléaire). Au final, on dénombre 3.599 ETP
de militaires de moins dans les casernes en
2023 (bien que 260 officiers de
plus), mais plus de personnels civils, avec
une augmentation de 1.084 ETP toutes catégories
confondues, en tenant compte de la perte de
745 emplois d’ouvriers d’État. Les
grands gagnants sont les civils de catégorie
A, dont les effectifs bondissent de 1.143 ETP.
La Cour des comptes s’interroge d’ailleurs
dans son rapport sur cette hausse, ainsi que
sur la progression des effectifs de militaires
de haut rang. |
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Autre anomalie marquante dans les prévisions
d’effectifs ministère par ministère, l’Éducation
nationale, qui devait créer 2.000 postes
en 2023, voit ses effectifs gonfler de 6.027 emplois,
soit trois fois plus d’ETP qu’en loi de
finances. Cette prévision initiale tenait
pourtant déjà compte du transfert à l’éducation
nationale des accompagnants d’élèves en
situation de handicap (AESH) et d’une partie
des assistants d’éducation, soit 4.000 personnes.
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Si, contre toute attente, les Armées sont
en tête pour les suppressions de postes, l’Intérieur
et la Justice sont, eux, les ministères qui
ont le plus créé d’emplois, avec
respectivement 3.088 et 2.249 ETP
supplémentaires en 2023.
Au final, en exécution, les
effectifs de l’État sont restés quasiment
stables depuis 2021, avec la perte de 524 ETP
sur 1,91 million. |
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