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En
pleine crise de l’énergie, la direction
interministérielle du numérique (Dinum) met
en ligne un ensemble de règles et bonnes
pratiques, ainsi qu’un outil de diagnostic,
afin de concevoir des services numériques écoresponsables.
Rien ne contraint toutefois les
administrations à appliquer ce nouveau référentiel
général d’écoconception.
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2,5 % :
c’est le poids du numérique dans
l’empreinte carbone de la France. Un chiffre
encore relativement faible, mais en constante
progression, alors qu’en matière de sobriété
énergétique, l’État veut se montrer
exemplaire. À commencer par la conception de
services numériques moins énergivores et plus
durables.
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C’est
ainsi que la direction interministérielle du numérique
(Dinum) a publié la version finale de son référentiel
général d’écoconception des services numériques.
Un ensemble de règles à suivre par les équipes
projets informatiques de l’État pour concevoir
un service écoresponsable, qu’il s’agisse
d’un site Web, d’une application ou d’un
logiciel accessible en ligne. Et ce en prenant en
compte toutes ses dimensions : spécifications
techniques, architecture, interface utilisateur,
contenus, hébergement… |
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79 critères clés ...
Le référentiel est composé
de 79 questions, pour autant de critères clés :
le service audité est-il utilisable avec une connexion
bas débit ? Son hébergeur s’inscrit-il dans une
démarche de réduction de sa consommation énergétique
et de son impact écologique ? Les contenus
audiovisuels sont-ils limités au strict nécessaire ?
La mise en ligne du service s’accompagne-t-elle du débranchement
d’un ou plusieurs services existants ou celui-ci
vient-il s’y ajouter ? Sans oublier la question
fatidique de la pertinence même du service envisagé ou
existant. Si le service numérique ne s’inscrit pas dans
au moins l’un des objectifs de développement durable
(ODD), l’un des enjeux de limites planétaires ou tout
autre référentiel du même type, l’intégralité des
impacts environnementaux qu’il génère est futile,
donc à éviter, peut-on lire dans le référentiel.
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Quelle appropriation par les équipes ...
Dès sa phase de construction,
le référentiel a été testé et approuvé par le
ministère de la Transition écologique, dans le cadre
de la modernisation de son système d’information
d’enregistrement des demandes de logement locatif
social. Sur les 61 critères applicables (71 %),
le nouveau service en validait près de la moitié, sans
dépenses supplémentaires, et compte tenu des systèmes
déjà en place et irremplaçables dans l’immédiat.
Depuis la sortie de la première version du référentiel,
le ministère a également audité son nouveau site
officiel, Ecologie.gouv.fr. Avec 36 critères validés,
il obtient un score de 54,55 % de conformité. La start-up Territoires en
transitions s’est elle aussi prêtée au jeu et estime
respecter au moins la moitié des critères et qu’un
quart supplémentaire pourrait l’être.
Pour
faciliter la prise en main du référentiel, la Dinum a
également mis au point un outil de diagnostic.
Disponible sous la forme d’une extension pour
navigateur Web, NumEcoDiag guide son utilisateur pas à
pas pour répondre aux 79 questions du référentiel
et ainsi obtenir une évaluation des performances de son
service.
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Usages contre fabrication ...
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L’écoconception
des logiciels ne doit toutefois pas prendre le pas sur
les autres leviers de réduction de l’empreinte
environnementale du numérique, comme l’optimisation
des data centers et la limitation du renouvellement des
appareils électroniques.
Ce
ne sont en effet pas les usages (streaming, visioconférence,
mails…) qui pèsent le plus lourd, mais bien la
fabrication des matériels informatiques. C’est encore
plus le cas en France, où le mix électrique fait la
part belle au nucléaire, une source d’énergie peu émettrice
de gaz à effet de serre. Des travaux publiés en début
d’année par l’Autorité de régulation des
communications électroniques et des postes (Arcep) et
l’Agence de la transition écologique (Ademe) démontrent
en effet que les appareils, et tout particulièrement
les écrans et téléviseurs, représentent entre 65 et
90 % de l’impact environnemental du numérique
dans son ensemble. La faute à leur processus de
fabrication.
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L’Ademe
a d’ailleurs lancé, le 10 novembre, un
nouvel outil pour calculer le poids de ses usages
numériques dans ses émissions de gaz à effet de
serre. Et le constat est sans appel : la
fabrication d’un smartphone émet 31 kg
d’équivalents CO2,
et celle d’un ordinateur 135 kg, quand une
année de visioconférences et d‘envoi de mails
n’émettent que 1,7 kg d’équivalents CO2.
Un argument peut toutefois plaider en faveur de
l’écoconception des logiciels : construire
des services numériques plus légers et durables
permet aussi de repousser l’obsolescence des
appareils et donc d’en limiter le
renouvellement. |
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