|
|
|
Anne-Cécile Mailfert,
présidente de la Fondation des Femmes, a fourni de nombreuses informations sur le sujet. Alors que
dimanche 3 septembre 2023 a marqué
le 4e anniversaire du lancement du Grenelle
des Violences conjugales, la Fondation
des Femmes fait valoir que les besoins
d’accompagnement de femmes victimes de violences
ont explosé mais les budgets,
s’ils ont augmenté, n’ont pas suivi
le même rythme, laissant les associations
exsangues, en grande difficulté financière. |
|
|
|
|
|
Les femmes
parlent et c’est une bonne nouvelle. Grâce
à la mobilisation politique et sociale
sans précédent, les faits dénoncés
aux forces de l’ordre ont augmenté
de 82 % depuis 2016, relève
l’association dans un communiqué. Les associations
de terrain font face à une augmentation
considérable des demandes des femmes
à accueillir, orienter, accompagner. Or
la Fondation des Femmes a chiffré que,
depuis le Grenelle, le budget dépensé
par l’État pour chaque femme victime
de violences accompagnée a baissé
de plus de 25 %. Si le budget
de l’État a augmenté depuis 2019,
il n’a pas suivi l’explosion des demandes
d’accompagnement. |
|
|
|
L’État, les préfectures
continuent d’envoyer de l’aide aux associations
des victimes , les dispositifs sont
pleins, mais les moyens ne suivent pas.
Des associations sont obligées de fermer
ou de réduire leur action , explique
Mme Mailfert. De plus en plus de téléphones
« grave danger » sont attribués par les parquets
à des femmes en danger de mort.
9
Avec la montée en
charge du dispositif, des associations auraient
besoin d’un soutien financier supplémentaire
pour assurer un accompagnement soutenu :
soutien juridique, psychologique, coups de fil
pour les rassurer, recherche de logement ,
relève la Fédération Nationale Solidarité
Femmes (FNSF), association qui gère le numéro
d’appel 3919.
Les associations
soulignent la charge administrative qui pèse
sur de petites associations pour obtenir
des subventions.
9
Certaines
associations qui reçoivent énormément de femmes
sont obligées de faire plusieurs dizaine de demandes
de subventions : à l’État, aux mairies,
départements, intercommunalités, aux financements
privés, fondations, autres services de l’État.
Il serait préférable que 80 % de leur financement
provienne du ministère chargé de l’Égalité
Hommes Femmes.
Pour séduire les
fondations, elles doivent souvent présenter de nouveaux
projets, alors qu’elles ont besoin d’un financement
pérenne pour accompagner les femmes dans
la durée. Des petites associations
doivent multiplier les demandes de subvention
par projet, alors qu’on est sur une délégation
de service public, souligne Anne-Cécile Mailfert,
qui souhaite qu’elles puissent compter
sur des financements fiables.
9
On signe des baux
pour mettre en sécurité des femmes et leurs enfants.
On ne peut pas les signer pour une année,
sous réserve d’avoir les financements
l’année suivante. Les salariées des
associations sont très tendues : elles touchent
de tout petits salaires, elles font face
à des problèmes très graves et elles ont
le sentiment de ne pas avoir les moyens
de faire face. Cela crée du malaise
au travail , relève Mme Mailfert, qui espère
collecter un million d’euros d’ici la fin
de l’année pour soulager les associations
les plus en difficulté.
|
|