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Lundi |
9 octobre 2023 |
à
8 h 00 |
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Les
projets Macron, entre brise décentralisatrice et vent de réforme
de l’État …
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L’universitaire
spécialiste des questions territoriales Géraldine
Chavrier revient
sur l’annonce présidentielle d’une
relance du chantier de la décentralisation et de
l’organisation territoriale du pays. Elle pointe
cependant un certain nombre d’incompréhensions de
la part d’Emmanuel Macron.
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Ainsi,
loin des projets fédérateurs du
vivre-ensemble de Valery Giscard d’Estaing,
de la nouvelle citoyenneté de François
Mitterrand, ou encore du souffle de la liberté
locale de Jacques Chirac, le président de la
République s’inscrit dans ce mouvement
marquant, depuis 2010, qui consiste à ne voir
dans la décentralisation qu’un outil de réforme
de l’État au service d’une plus grande
efficacité de la dépense ou des politiques
publiques. |
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C’est un
grand pas vers la décentralisation que de
promouvoir enfin l’égalité réelle… |
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Il faut avouer que cela n’a pas été sans
avantage. C’est en effet cette recherche
d’efficacité qui a permis à Emmanuel Macron de
s’affranchir des craintes ataviques d’atteinte
à l’égalité et à l’unité de l’État afin
de faire souffler la brise de la différenciation et
de l’expérimentation. Cette direction a été récemment
confirmée par les propos du président de la République
et de sa Première ministre lors d’une réunion du
Conseil national de la refondation. Le chef de l’État
aurait affirmé que l’heure n’est probablement
plus à donner la priorité à la norme pour privilégier
les initiatives locales, tandis que la Première
ministre aurait confirmé qu’il ne fallait plus
avoir peur ni de la subsidiarité ni du sur-mesure.
Cela tombe bien puisque la région Île-de-France
vient de saisir la Première ministre – ainsi que
les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat
– de 40 demandes de différenciation, d’expérimentations
étatiques ou locales, de transferts et de délégations
de compétences sur le fondement de différents
articles de la Constitution et du code général des
collectivités territoriales.
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Exception faite de l’annonce fracassante
d’une autonomie donnée à la Corse, son seul
projet visible est de réformer le millefeuille
territorial métropolitain par la création d’un
conseiller territorial, élu commun aux départements
et à la région, ayant vocation à coordonner deux
échelons dont les compétences ont pourtant déjà
été grandement clarifiées. La réponse apportée par
l’exécutif à ces demandes sera particulièrement
scrutée afin de vérifier que ces déclarations
d’intention se concrétiseront par des actes.
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Faut-il
renoncer au projet de refondation d’un
vivre-ensemble démocratique par une redéfinition
des libertés locales ? |
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Les propos du chef de l’État relatifs à
l’augmentation de la taxe foncière, alors que
l’immense majorité des communes n’y ont pas
procédé et – surtout – que la dotation globale
de fonctionnement n’a cessé de baisser de 2016 à
2022 avant de remonter légèrement en 2023 pour
faire face au temps de crise, ne témoigne pas
d’une compréhension fine des problématiques de
financement des collectivités territoriales.
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L’annonce d’un objectif de rénovation
des établissements scolaires dans les dix ans,
alors que la compétence est entièrement décentralisée,
paraît entériner une incompréhension totale de la
notion constitutionnelle de libre administration - même
si l’on peut comprendre que le chef de l’État
est consubstantiellement animé par un volontarisme
qu’il voudrait bien être communicatif et que son
propos était finalement et essentiellement
d’annoncer des subventions de l’État en ce
sens.
Enfin, les conditions
politiques ne sont pas propices à la réunion
d’une majorité des trois quarts pour mener une révision
constitutionnelle à son terme… encore que cette
dernière soit prévue en faveur de la Corse.
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Si la
peur des Français de réformer
pour faire encore pire ne
plaide pas en faveur d’un référendum
constituant, Géraldine Chavrier, ( voir
ci-contre) professeure agrégée de droit public à l’Université de
Paris, affirme, en tant que juriste, qu’il
est possible de faire beaucoup plus avec un
peu d’imagination juridique. |
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