|
|
|
|
|
|
Dans son dernier rapport
annuel, le Conseil d’orientation des
retraites (COR) revient sur les conséquences
de la non-intégration des primes dans le
calcul des retraites des fonctionnaires. La
baisse du montant des pensions observée au
cours de ces dernières années s’explique
en effet par l’accroissement de la part des
primes dans leur rémunération. Et leur poids
promet encore d’augmenter.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dans son
dernier rapport publié
le 22 juin, le Conseil d’orientation des
retraites (COR) revient notamment sur les conséquences
à venir du report de l’âge légal de départ
à la retraite et fournit aussi des hypothèses
d’évolution du taux de remplacement des
fonctionnaires, à savoir le ratio entre le
montant de la pension de retraite perçue et le
salaire versé avant le départ à la retraite. |
|
|
|
|
|
|
Le COR le confirme ainsi : une
part des primes plus importante diminue le taux de
remplacement des fonctionnaires, les
retraites de ces derniers étant calculées uniquement
sur leur traitement indiciaire perçu au cours des 6 derniers
mois (hors primes donc, contrairement aux salariés du
privé). Et cette tendance devrait encore s’accentuer
au vu de la part grandissante prise par ces primes dans
la rémunération des fonctionnaires.
Dans la fonction publique d’État,
en effet, cette part a tendanciellement augmenté
au cours des dernières années. Elle est ainsi passée
de 14,7 % en 1988 à 21,8 % en 2013. Cette hausse semble toutefois de moindre ampleur
depuis 2011, précise
le COR en citant notamment les différents transferts
primes-points effectués dans le cadre du protocole sur
les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations
(PPCR). La part des primes se stabilise aujourd’hui
autour de 21-22 %.
|
|
|
|
|
|
|
Une progression de la part des primes de 12 à 14 %
d’ici 2037 … |
|
|
|
Selon le COR, qui s’appuie sur les hypothèses
transmises par la direction du budget à Bercy, cette
part des primes devrait néanmoins progresser fortement au cours des prochaines années. Et ce précisément
entre 2023 et 2027, période où le traitement indiciaire serait
quasiment gelé, explique le Conseil. À
noter que ces hypothèses ne tiennent pas compte de la
hausse annoncée de 1,5 % de la valeur du point
d’indice prévue à partir du 1er juillet.
De 2027 à 2037, estime
ensuite le COR, la part des primes poursuivrait son augmentation à un rythme de
moins en moins soutenu, ce qui constituerait la conséquence
de l’alignement progressif de la rémunération totale
sur l’ensemble des revenus alors que le traitement
indiciaire évoluerait comme les prix (+ 0,1 %). Après
2037, en revanche, la part des primes serait stable.
Au total, selon le COR, la progression de la part des
primes dans les rémunérations des fonctionnaires s’élèverait
à 12 à 14 points entre 2022 et 2037.
Dans la fonction publique d’État, cette part
passerait ainsi de 22 % environ à 34-36 %. Ce
qui ne manquera pas, le cas échéant, d’avoir des
conséquences sur l'évolution du taux de remplacement
des fonctionnaires avec, à la clé, le risque d’une
baisse du montant de leurs pensions.
|
|
|
|
|
|
|
Une diminution du taux de remplacement « rapide
et prononcée » …
|
|
|
|
Une baisse de ce taux de remplacement est déjà
observée dans le secteur public et elle est même plus
importante que dans le secteur privé. Entre la génération
1938 et la génération 1950, ce pourcentage a
ainsi baissé de 6 points dans le secteur public
contre 4 dans le secteur privé. Dans le détail,
pour la moitié des retraités nés en 1938 et
ayant fini leur carrière dans la fonction publique, la
pension de retraite perçue correspond à 80 % du
salaire moyen versé avant leur départ à la retraite
contre 73,8 % pour ceux nés en 1950.
La baisse pour le secteur public s’explique par
l’augmentation de la part des primes dans la rémunération
et par la déformation de la structure des
fonctionnaires avec de plus en plus de catégorie A
ayant un fort taux de primes, confirme
le COR en anticipant également une diminution de ce
taux de remplacement pour un cas-type de fonctionnaire,
en raison du poids grandissant des primes à prévoir.
|
|
|
|
|
|
|
|
Le
cas-type évoqué dans le rapport du COR est celui
d'un fonctionnaire sédentaire de catégorie B
dont la diminution du taux de remplacement s’avérerait beaucoup
plus rapide et prononcée que
celle d’un salarié équivalent du secteur privé.
L’écart entre les deux serait même, à
terme, de 12 à 15 points. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|