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       mardi
               6 juin 2023
                       à 8 h 00

      Fusion carte Vitale  -  carte d’identité …s

 
 

Le  ministre  délégué aux  Comptes  publics, Gabriel Attal,  dit avoir initié  une  réflexion autour de la fusion de la carte Vitale avec la carte nationale d’identité pour lutter contre les fraudes sociales. Une piste risquée, selon le gendarme  des donnés personnelles, la Cnil, et jugée ni souhaitable ni pertinente par un rapport interinspections de 2020.

 
          

La fraude est un impôt caché sur les Français qui travaillent. La formule est signée Gabriel Attal. Dans un communiqué, le ministre délégué aux Comptes publics a annoncé, mardi 30 mai, de nouvelles mesures de lutte contre les fraudes sociales. Un impératif d’équité autant qu’un enjeu financier pour les comptes sociaux, a-t-il fait valoir pour justifier ce nouveau plan de lutte contre les fraudes aux prestations, comme les allocations familiales et chômage ou le RSA, mais aussi sur les cotisations sociales payées par l’employeur, dont le préjudice reste difficile à évaluer.

 

Pour Bercy, 3,4 milliards d’euros ont été détectés et sauvés par les caisses d’assurance maladie, d’allocations familiales et de retraite entre 2018 et 2022. En comparaison, le montant du non-recours aux prestations sociales est évalué à environ 4 milliards d’euros rien que pour le minimum vieillesse et le RSA, et sur seulement un an.

Pour lutter contre les fraudes aux prestations sociales, le ministre a présenté diverses mesures, comme une réforme de la collecte des cotisations sociales des microentrepreneurs, le lancement d’un programme de contrôle des arrêts de travail, la consultation des données du Passenger Name Record (PNR) ou du fichier national des comptes bancaires et assimilé (Ficoba) de la direction générale des finances publiques, afin de vérifier la condition de résidence en France pour le premier et le compte bancaire du bénéficiaire pour le second. Il a également évoqué une piste plus étonnante : celle de la fusion entre la carte nationale d’identité électronique (CNIe) et la carte Vitale. Et ce dans l’objectif de sécuriser le numéro de Sécurité sociale et déviter les fraudes liées aux cartes Vitale. Une mission de préfiguration doit en effet être lancée, après une autre mission conduite par l’inspection générale des Finances (IGF) et l’inspection générale des Affaires sociales (Igas) sur la question de la carte Vitale biométrique et de ses alternatives. Mais en y ajoutant cette fois l’inspection générale de l’Admnistration (IGA).

 

Le gendarme des données personnelles – la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) – s’est empressé de réagir. Aussitôt l’annonce faite dans Le Parisien, la Cnil a publié un communiqué pour détailler sa position, pour le moins réservée face au projet du gouvernement.   Une telle  fusion  va  en  effet  à   l’encontre  de  la doctrine de  cette  autorité indépendante, créée en 1978 en réaction 

au scandale du fichier Safari alors porté par le gouvernement pour identifier l’ensemble des Français… à partir de leur numéro de Sécurité sociale. Un projet finalement avorté mais qui aura laissé des traces, puisque la Cnil empêche depuis toute création d’un numéro unique pour identifier les Français – ce qui a contribué au foisonnement d’identifiants dans les différentes administrations – et encadre strictement toute interconnexion de fichiers. L’autorité estime qu’un travail rigoureux d’évaluation de la fraude sociale doit d’abord être mené, afin de pouvoir y apporter des réponses qui soient efficaces et proportionnéesSous-entendu : sans inventer de nouveaux dispositifs complexes et dangereux comme une carte Vitale biométrique ou une fusion avec la carte d’identité électronique. 

À choisir, la Cnil estime que le scénario visant à intégrer le numéro de Sécurité sociale (NIR) dans la carte d’identité électronique constitue, parmi les scénarios envisagés, la solution la moins intrusive et la moins risquéesans pour autant y être favorable. L’intégration du numéro de Sécu dans la puce électronique de la carte devrait être fait de telle façon que seuls les acteurs de la sphère médico-sociale puissent le lire et à condition que des mesures de sécurité supplémentaires soient mises en place. 

 

L’annonce de Gabriel Attal fait suite à un rapport, non public, rendu sur la possibilité de créer une carte Vitale biométrique. Les sénateurs ont en effet voté l’été dernier, contre l’avis du gouvernement et après plusieurs tentatives, une enveloppe de 20 millions d’euros pour lancer la mise en  placed’une carte  Vitale  dotée  d’une puce  contenant  à la fois les  empreintes  digitales du détenteur,   sa photographie  et   ses 

informations d’identité telles que le sexe, la taille et la couleur des yeux. Le gouvernement Castex s’y était montré hostile, compte tenu de son coût de fabrication et des conséquences sur la vie privée. Par ailleurs, l’application de carte Vitale dématérialisée "ApCv", actuellement expérimentée dans plusieurs départements, a déjà recours à la reconnaissance faciale pour authentifier son porteur lors de la première activation de l’application mobile. Ce projet avait davantage retenu l’attention des inspections générales pour corriger les fragilités de la carte Vitale physique, aussi bien en matière de fraude que de protection des données.

 

 

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