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Avant de
donner des leçons aux collectivités sur le temps
de travail, l’État doit déjà balayer devant sa
porte, explique la Cour des comptes. La Rue Cambon
évoque en effet un statu quo préjudiciable dans la fonction publique d’État et appelle à
mettre fin aux régimes dérogatoires non prévus
par la loi.
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Si
l’État ne donne pas l'exemple
sur le temps de travail, il
ne peut pas donner la leçon, juge
le Premier président de la Cour des
comptes, Pierre Moscovici. Dans son bilan d'étape
de la réforme de la fonction publique de
2019, la Rue Cambon reproche en effet à
certains employeurs de la fonction publique
et notamment à l’État de ne toujours pas
appliquer la règle des 35 heures de
travail hebdomadaires. La loi de
transformation de la fonction publique du 6 août
2019 faisait pourtant une priorité de
l'harmonisation du temps de travail, de la
fin des régimes dérogatoires aux 35 heures
et du respect de la durée légale de 1.607 heures
de travail annuelles. La remise
en ordre, néanmoins,
se fait encore attendre, regrette la Cour
des comptes dans son rapport publié ce
jeudi 9 novembre. |
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Des îlots
de résistance dans
les collectivités ... |
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Certes, l'augmentation de la durée de
travail est amorcée dans la fonction publique
territoriale. Des avancées
notables ont ainsi eu lieu pour régulariser des situations dérogatoires
sans fondement dans les collectivités locales, au
prix malgré tout de plusieurs bras de fer
juridiques entre l’État et les élus
locaux.
La situation d'ensemble reste
toutefois très contrastée, expliquent les magistrats financiers en pointant des îlots persistants de résistance. Certaines collectivités persistent
dans leur refus de mettre en œuvre les 35 heures, a ajouté Pierre Moscovici
lors d'une conférence de presse, en appelant
à la poursuite des efforts pour faire
respecter la durée légale de travail dans la
fonction publique territoriale. |
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Inégalités
entre agents de l’État ... |
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La fonction publique d’État n'est pas
exempte de critiques, loin de là. La Rue
Cambon y pointe ainsi un statu quo préjudiciable en
matière de temps de travail. Les régimes dérogatoires
aux 35 heures n'y ont pas été revus malgré leur ampleur, soulignée dans un rapport
de l'inspection générales des Finances (IGF)
de 2019, expliquent les magistrats de la Cour
des comptes.
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Résultat : la proportion d'agents de
l’État travaillant moins de 1.607 heures demeure identique et a
même augmenté notamment pour tenir compte de
nouvelles situations. C'est
le cas notamment pour les douanes dans le
cadre du Brexit. Les magistrats financiers
pointent également le cas de la police
nationale.
Pour la Rue Cambon, ce maintien
de régimes dérogatoires est source d'inégalités entre
les agents de l’État occupant des fonctions aux contraintes proches voire
identiques. Il serait aussi très préjudiciable à l'exercice du contrôle de
légalité exercé par les préfectures sur
les collectivités, celles-ci justifiant
parfois le maintien de leurs propres régimes
dérogatoires au regard du principe de parité
avec la fonction publique d’État. |
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Une loi
à appliquer de la même manière pour
tous sans tarder .. |
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La loi de 2019 n'était pourtant pas très
contraignante pour la fonction publique d’État :
elle prévoyait uniquement la remise par le
gouvernement au Parlement d'un rapport sur les
actions mises en œuvre pour assurer le
respect du temps de travail dans la fonction
publique d’État. Celui-ci n'a pour l'heure
pas été publié, l'administration évoquant
un travail complexe de suivi du temps de
travail dans ce versant.
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La Cour des comptes invite ainsi le ministère
de la Fonction publique à publier (enfin) un
état des lieux des régimes dérogatoires aux
35 heures dans la fonction publique d’État
et à mettre
fin aux situations non prévues par les
textes. Il importe que tout soit entrepris
sans tarder pour que la loi (et les 35 heures
donc) soit appliquée de la même manière
pour la fonction publique
d’État et la territoriale, insiste la Rue
Cambon.
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Le maintien dans la fonction
publique d’État de dispositifs dérogatoires
qui n'apparaissent plus systématiquement et
objectivement fondés contraste avec
l'obligation faite dans le même temps à
toutes les collectivités territoriales de se
mettre en conformité avec la loi, développent
les magistrats financiers. Pour
conclure, l’État doit balayer
devant sa porte avant de donner des leçons
aux collectivités. |
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