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Le
gouvernement vient de lancer un plan
santé au travail dans la fonction
publique. Fruit de longues années de
concertation, il est aussi le fruit
d’un rapport : « Santé, sécurité,
qualité de vie au travail dans la
fonction publique : un devoir, une
urgence, une chance ».
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Rencontre
avec Pascale Coton, vice-présidente
de la CFTC et co-rapporteuse du
rapport, pour en discuter. |
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Nous avons donc d’un côté une absence de médecine du
travail, mais qu’avons-nous de l’autre ?
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Des
initiatives personnelles des équipes et de
leur direction… Des pôles anti-suicide
ont, par exemple, été créés dans
certains commissariats, avec l’accord de
psychologues. Ces initiatives nous ont
beaucoup intéressés. Il pouvait parfois
s’agir de petites initiatives, mais
toujours efficaces. Par
exemple, à l’hôpital du CHU de Rouen, la
gestion de temps entre les missions du
quotidien et l’organisation du travail
représentait un problème. L’équipe
d’un des services a donc décidé de
s’accorder un quart d’heure tous les
matins pour discuter des objectifs et de ce
qui pouvait être amélioré. Si un service
fonctionnait bien, un autre service
demandait à être conseillé, etc
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De la « tambouille interne » ?
Oui,
on peut dire ça comme ça. Un autre exemple
est la mairie de Poissy, qui luttait contre
un absentéisme stagnant depuis quelques années.
Quand le maire, Karl Olive, est arrivé aux
affaires, la ville a mis en place une
initiative destinée à renforcer le bien-être
des agents de la collectivité, notamment
par le sport. L’idée était la suivante :
des agents qui pratiquent une activité
sportive sont des agents qui seront mieux
dans leur corps et dans leur esprit.
Plusieurs
améliorations sont ressorties de cette
initiative, comme une diminution des arrêts
de courte durée. La
mairie a même fait une économie de 100 000
euros, l’équivalent de trois emplois à
temps plein. Cela a également
favorisé une relation de confiance entre
les agents de la mairie et les habitants de
Poissy. Nous pouvons parler d’un véritable
cercle vertueux.
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Les initiatives personnelles sont louables, mais ne
fallait-il pas une application à plus
grande échelle ? Est-ce pour cela que
le gouvernement a décidé d’appliquer vos
recommandations et de lancer ce plan santé
au travail ?
En
réalité, cela vient d’une volonté
d’appliquer les bonnes pratiques, en
termes de santé au travail, du privé à la
fonction publique, voire de mutualiser les
deux. Nous avions remarqué en effet que
dans des entreprises avec autant d’employés
du privé que du public, La poste, par
exemple, certains outils et services (inspection
du médecin sur le lieu de travail, cabine
de télémédecine, infirmerie, etc…
) à la disposition des salariés du
privé ne l’étaient pas pour ceux du
public. Il fallait tout simplement généraliser
toutes ces bonnes pratiques.
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À
travers ce rapport, nous avons véritablement
essayé de mettre des mots sur les maux.
Nous
avons essayé de détecter les bonnes
pratiques et de les recenser, pour dire au
gouvernement : « regardez,
ça existe, ce n’est pas cher. Il faut le
démultiplier ».
Rappelons toutefois que ce plan était une
demande de l’État. Ce qui est une bonne
chose, car il fallait que la santé au
travail devienne un sujet politique.
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Justement, le 1er mai dernier marquait la fête du Travail. À cette
occasion, nous avons pu entendre que la
France serait le leader européen
des accidents mortels
au travail. Êtes-vous d’accord avec ça ?
La France est-elle mortelle pour ses
travailleurs et travailleuses ?
Je
ne suis pas étonnée par cette
affirmation. En cause : le manque de
prévention. Cela va faire plusieurs années
que la CFTC milite pour plus de prévention
dans la santé au travail. La crise du
Covid-19 a, par exemple, révélé que la
faiblesse des politiques de prévention a
creusé les inégalités de santé. Notre
système ne réussit pas à contrer
efficacement les inégalités de santé
car il n’a pas mis en œuvre une réelle
politique de prévention de long-terme. |
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C’est
pour
toutes ces raisons que la
CFTC souhaite repenser en profondeur
l’ensemble des modèles de financement
de notre système de santé pour faire de
la prévention une priorité transversale à
l’échelle des territoires. Avec plus de
moyens alloués, nous pourrions former
plus et mieux. Nous pourrions également
augmenter le nombre de médecins du
travail. Nous avons la chance en France
d’avoir une fonction publique. C’est
donc un devoir et une urgence de protéger
ses fonctionnaires. |
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