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Le
gouvernement vient de lancer un plan
santé au travail dans la fonction
publique. Fruit de longues années de
concertation, il est aussi le fruit
d’un rapport : « Santé, sécurité,
qualité de vie au travail dans la
fonction publique : un devoir, une
urgence, une chance ».
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Rencontre
avec Pascale Coton, vice-présidente
de la CFTC et co-rapporteuse du
rapport, pour en discuter. |
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Quels évènements ont conduit à la rédaction
du rapport santé au travail dans la
fonction publique et quel rôle avez-vous
joué dans ce dossier ?
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En
2019, l’ancien Premier ministre, Edouard
Philippe, composait un petit groupe de
travail pour la production d’un rapport
sur la santé au travail au sein de la
fonction publique, notamment suite à la
parution d’un rapport identique pour le
privé. Ayant travaillé dans le public
pendant 29 ans et ayant une affinité avec
les sujets liés aux conditions de travail,
j’ai donc été sélectionnée pour être
co-rapporteuse avec Madame
Charlotte Lecocq, députée du Nord, et
Monsieur Jean-François Verdier, inspecteur
général des finances. À
l’époque, ce plan santé au travail dans
la fonction publique était très attendu,
car tout ce qui concerne l’organisation de
la santé au travail dans le public était,
et est toujours, une catastrophe.
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Mais ce dossier a commencé en 2014, avec l’élaboration,
par les partenaires sociaux, du troisième
Plan de Santé au travail (PST3).
Comment expliquez-vous que c’est seulement
en mars 2022 que le plan santé au travail
dans la fonction publique a été lancé ?
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Pour
être exact, en 2014, la CFTC avait demandé
que le droit pour chaque salarié d’être
protégé des risques pour sa santé et sa
vie au travail soit rendu effectif. Nous
avons, d’une certaine façon, été
entendus par le gouvernement en
2019,
avec la mise en place du groupe de travail
auquel j’ai appartenu. Et en 2020, Olivier
Dussopt, ministre délégué chargé des
Comptes publics, nous avait fait la promesse
du lancement effectif du plan. Chose rare
avec ce type de dossier.
Malheureusement
la crise du Covid-19 a frappé et des sujets
beaucoup plus pressants et urgents
concernant la santé et la sécurité des
travailleurs et des travailleuses devaient
être traités.
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Revenons à 2019, comment s’est passée l’élaboration
du rapport ?
Nous
avons mené des auditions, 44 au total, de
tous les secteurs d’activité de la
fonction publique, et nous
nous sommes déplacés au plus près du
terrain, afin de rencontrer
les fonctionnaires, discuter avec eux et
comprendre leurs problématiques. En plus
des auditions, nous avons également réceptionné
16 contributions écrites, ce qui n’est
pas rien.
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Et que furent vos constats lors de vos rencontres ?
Nous
étions souvent confrontés à la détresse
des fonctionnaires. Ils
sont donc beaucoup à cacher leur mal-être,
voire même détresse émotionnelle.
Et une fois en fonction, « ça pète »
et la tension monte entre leurs métiers et
la population. Notons que nous étions à
l’aube des grands affrontements avec les
Gilets jaunes dans la capitale. Les
fonctionnaires que nous avons rencontrés
nous ont raconté leur stress face au
terrain et leur désarroi face à
une absence de médecine du travail,
notamment de prévention.
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