CFTC DDFiP Pas-de-Calais, c’est savoir s’opposer, mais toujours proposer. 

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  mercredi

       16 février 2022

            à 10 h 00

                                    

       

 

Selon le Haut Conseil du financement de la protection sociale, la pandémie aurait plombé les comptes de la sécurité sociale dans des proportions jamais connues. Les spécialistes parlent d’un déficit historique de 38,7 milliards d’euros en 2020.

 
 

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Pour la CFTC, la période qui s’ouvre doit être l’occasion de rénover l’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM). Dans sa construction actuelle, cet outil a contribué à assécher les ressources de l’hôpital, tout en augmentant les moyens pour la médecine de ville sans véritable régulation. La CFTC considère qu’il ne permet donc plus de répondre aux enjeux actuels de santé.

          Gestion des dépenses de santé : qu’est-ce que l’ONDAM ?

 

Mal connu du grand public, l’ONDAM reste pourtant le principal instrument de régulation du système de santé. Il s’agit d’un objectif de dépenses établi chaque année au niveau national, dont le but est de contrer l’évolution « naturelle » des dépenses de l’assurance maladie. Pour ce faire, il fixe des budgets distincts aux différents acteurs institutionnels : soins de ville, établissements de santé, établissement médico-sociaux (pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap), Fonds d’intervention régional (FIR).

L’ONDAM est donc bel et bien un outil de contrôle des dépenses de santé, qui agit sur une masse financière avoisinant 191 milliards d’euros. Il ne constitue pas un budget, mais plutôt un indicateur de maîtrise des dépenses de santé. Néanmoins après une existence de plus de 20 ans, l’ONDAM est aujourd’hui sous le feu des critiques.

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          L’hôpital, première victime de la régulation des dépenses de santé

 

Avant la crise sanitaire, l’hôpital était devenu la variable d’ajustement pour équilibrer l’enveloppe globale, faute de régulation suffisante chez les libéraux en médecine de ville. Les dépassements des dépenses en médecine de ville étant systématiquement absorbés par des restrictions budgétaires pour l’hôpital. Quand bien même les établissements hospitaliers étaient dans le « vert » en sous-exécutant l’enveloppe qui leur était attribuée, ils se voyaient amputés de leurs économies.

Pour s’adapter à ces mécanismes d’enveloppe « fermée », les hôpitaux ont donc dû, d’une part, baisser leurs tarifs, entravant ainsi leur possibilité d’investir dans les domaines demandant des restructurations.

Incapacité des hôpitaux à investir et restrictions budgétaires, nous tenons-là les causes de l’affaiblissement de l’hôpital au moment d’affronter une crise sanitaire sans précédent dans notre pays. Dans sa gestion, l’ONDAM est en partie responsable de l’asphyxie de l’hôpital public. Mais cette politique de réduction des capacités hospitalières n’est pas nouvelle. Depuis plus de quinze ans, elle se traduit par l’impulsion donnée au « virage ambulatoire » par les derniers gouvernements pour des raisons aussi bien économiques que sociales et médicales.

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          Le tournant du « virage ambulatoire »

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L’ambulatoire consiste, à chaque fois que cela est possible, à écourter ou à éviter les séjours en milieu hospitalier, en offrant les services au patient au plus près de son milieu de vie. Cette évolution permet ainsi de répondre aux attentes de la population, qui aspire de plus en plus à une prise en charge des soins à domicile, tout en générant des économies par l’utilisation optimale des lits et plateaux techniques hospitaliers.

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Le succès du virage ambulatoire dépendait de la capacité de la médecine de ville à prendre véritablement en charge les soins de premier recours et non programmés. Or, en réalité, l’absence de moyens dédiés pour organiser les soins en ville et une certaine réticence des professionnels de santé à entrer dans des dispositifs de coopération ou d’organisation territoriale ont eu pour conséquence de raréfier l’offre de soins en ambulatoire. 

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Déshabiller l’hôpital sans vraiment habiller la ville conduisait à un risque de fragilisation de notre système de santé, notamment lors d’épisodes aigus de crise sanitaire.
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          Pour une meilleure régulation des dépenses de santé : nos propositions

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C’est pourquoi à la CFTC nous privilégions une régulation des dépenses de santé qui tienne davantage compte des besoins de santé de la population. Cela passe par :

Le passage d’un ONDAM annualisé à une loi de programmation de santé sur 5 ans. Cette loi fixerait les grands objectifs de santé sur 5 ans et les moyens humains et financiers pour y parvenir

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Un financement des objectifs de santé fondé sur l’analyse des critères déterminants de la dépense de santé : évolutions démographiques et épidémiologiques ;

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La mise en place d’un dispositif de réserves prudentielles sur 5 ans. Ces réserves permettraient, à terme, de limiter l’endettement de notre système de soins lorsque celui-ci est confronté à des crises sanitaires exceptionnelles, ou à des innovations coûteuses non anticipées. 

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La mise en place d’enveloppes budgétaires par pathologie (cancer, insuffisance rénale chronique, etc.). Nous devons donner de la visibilité aux professionnels de santé et tenir compte des nouvelles prises en charge innovantes de ces pathologies ;

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Une garantie de financement pour les urgences, le médico-social et la Santé publique. Ces secteurs ne devraient pas être soumis à des baisses de tarifs ou de dotations en raison de la régulation macro-économique. Ils sont essentiels pour la sécurité sanitaire et la lutte contre les inégalités de santé.

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