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la Commission Nationale de l’Informatique
et des Libertés (C N I L) a dressé, le
28 janvier dernier, un premier bilan
de son activité répressive en 2021, à
l’occasion de la journée mondiale de la
protection des données. Une année
record, avec 18 sanctions et 135 mises
en demeure.
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150
millions pour Google, 60 millions
pour Facebook. À eux deux, les géants
américains concentrent la
quasi-totalité des amendes prononcées
par le gendarme des données
personnelles français en 2021. Alors
que se tenait, vendredi 28 janvier,
la journée mondiale de la protection
des données, la Commission Nationale
de l’Informatique et des Libertés
(C N I L) a dressé un premier bilan
de son activité pour 2021. Ses
quelque 230 agents n’ont pas chômé
l’an dernier. Car entre les avis et
conseils au gouvernement sur les
outils de lutte contre le Covid-19 et
son activité courante d’instruction
des plaintes et signalements,
l’autorité a prononcé un nombre
record de mesures
correctrices.
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Cela
recouvre aussi bien les sanctions pécuniaires
(amendes) que les mises en demeure,
rappels à l’ordre, ou injonctions à
mettre fin à un traitement de données.
Au total, 18 sanctions et 135 mises
en demeure ont donc été prononcées en
2021. Bien au-dessus des 49 mises en
demeures adressées en 2020, et même des
93 adressées en 2015. La majorité
de ces mises en demeure ont porté sur la
gestion des cookies, ces petits fichiers déposés
sur l’ordinateur de l’internaute pour
suivre son historique de navigation et lui
proposer des publicités ciblées. En
parallèle, 123 dossiers ont été
clos après mise en conformité de
l’acteur concerné.
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Nouvelles règles
La
Cnil avait pourtant prévenu. Après deux
années de tolérance à la suite de
l’entrée en application du R G P D, le
Règlement Général sur la Protection
des Données, l’autorité avait fini par
publier, en octobre 2020, ses nouvelles
lignes directrices en matière de cookies et
de traceurs. Plus question de transiger :
le consentement aux cookies doit être libre
et éclairé, et non forcé. Autrement dit,
refuser les cookies doit, depuis cette date,
être aussi simple que de les accepter.
C’est ce qu’ont manqué de faire Google
et Facebook. Les deux géants américains
ont chacun écopé d’amendes records
permises par le RGPD : jusqu’à 20 millions
d’euros ou 4 % du chiffre
d’affaires annuel mondial.
Au
cours de l’année, plusieurs vagues de
mises en demeure ont ainsi été adressées
à une soixantaine d’acteurs privés et
publics. Sans autre sanction, à ce stade,
que les amendes de 150 et 60 millions
infligées à Google et Facebook. Une amende
de 100 millions d’euros à
l’encontre de Google prononcée en 2020 a
d’ailleurs été confirmée par le Conseil
d’État, le 28 janvier, pour défaut
de consentement préalable au dépôt de
cookies sur les ordinateurs des internautes.
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400.000 euros d’amende pour la RATP
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Seize
autres sanctions ont également été
prononcées pour d’autres motifs. Parmi
les manquements les plus fréquents
figurent le défaut d’information des
personnes et des durées de conservation
excessives. La moitié
comporte
un manquement en lien avec la sécurité
des données personnelles, ce qui illustre
deux choses : les mesures de sécurité
prises par les organismes restent souvent
insuffisantes.
La C N I L
vérifie systématiquement la sécurité
des systèmes d’information
lorsqu’elle effectue un contrôle, précise
l’autorité indépendante dans un
communiqué.
Dans le secteur public, la RATP s’est vu
infliger, en octobre dernier, une amende
de 400.000 euros pour avoir fiché
les conducteurs de bus grévistes,
notamment pour décider ou non de leur
avancement de carrière. Le ministère de
l’Intérieur a, lui, reçu deux rappels
à l’ordre avec injonction pour des
failles dans sa gestion du très sensible
fichier des empreintes digitales ainsi que
pour l’utilisation de drones équipés
de caméras. Au total, plus de 214 millions
d’euros d’amendes ont ainsi été
infligés en 2021 par la C N I L,
contre seulement 138 millions en 2020 et
51 millions en 2019.
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