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Le déploiement
d’innombrables objets connectés,
notamment pour donner vie au concept de
“ville intelligente”, pose certes des
questions de protection de la vie privée,
mais constituent-ils davantage un remède
ou une source supplémentaire de pollution
numérique ? Une mission a été
confiée à France Stratégie pour
trancher la question.
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Le
secrétaire d’État à la Transition numérique,
Cédric O (à gauche), et la ministre de la
Transition écologique, Barbara Pompili
visitent les locaux de la société de
revente d’appareils électroniques de
seconde main Back Market.
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Santé,
transports, agriculture, industrie,
logistique urbaine, surveillance… Tous les
domaines d’activité semblent avoir à
tirer parti de la « révolution de
l’Internet des objets ». Une révolution
promise de longue date, tant par les
entreprises du secteur que par les élus
locaux, qui y voient un levier de
modernisation de l’image de leur
collectivité et d’optimisation d’une
multitude de processus. Et donc une source
non négligeable d’économies, notamment
énergétiques.
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Cette révolution tant attendue des objets connectés,
intimement liée au concept de « smart
city » (ville intelligente), a été
remise au goût du jour avec le déploiement,
très attendu lui aussi, de la 5G, ce nouveau
réseau mobile censé s’adapter aux besoins.
Jusqu’à présent, il fallait déployer des
réseaux de télécommunications spécifiques
aux objets connectés pour que ceux-ci
fonctionnent de manière optimale, ce qui ne
sera plus le cas avec la 5G. Afin de
s’assurer que les promesses de cette
technologie et des objets connectés sont véritablement
compatibles avec son plan « Numérique
et environnement », le gouvernement a
demandé à France Stratégie de plancher sur
les « principaux
impacts des technologies de l’Internet des
objets ».
La
lettre de mission date du 27 mai dernier,
et elle est conforme à l’esprit de la
feuille de route du gouvernement présentée
en février 2021, qui cherche aussi bien à réduire
l’impact environnemental du numérique qu’à
l’utiliser, précisément, pour réduire
notre impact sur l’environnement. L’organe
d’évaluation et de prospective rattaché au
Premier ministre se voit ainsi chargé d’étudier
l’impact des objets connectés sur
l’environnement, « tant par leur
empreinte écologique directe et indirecte que
par leur contribution à la réduction des émissions
de gaz à effet de serre en France », écrivent
la ministre de la Transition écologique,
Barbara Pompili, et le secrétaire d’État
chargé de la Transition numérique et des
Communications électroniques, Cédric O, dans
la lettre de mission envoyée à France Stratégie.
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Questions sociétales
À l’instar de toute nouvelle technologie, le déploiement
des objets connectés et de leurs différents
usages ne va pas sans poser des questions
sociales et sociétales. France Stratégie devra
donc en analyser l’impact « sur
la vie quotidienne des Français »,
et notamment en étudier « l’acceptabilité »
et les « conséquences
sur les données personnelles et sur la vie privée ».
Le déploiement des objets connectés, qui ne
sont autres que des capteurs de données en tous
genres, s’accompagne en effet de craintes
d’une société de surveillance généralisée,
comme l’ont montré les exemples du projet de
« safe city » développé par Google
à Toronto, au Canada, de l’application
smartphone « Reporty » de la ville
de Nice permettant de filmer et de dénoncer des
incivilités, ou encore de l’expérimentation
de micros intelligents afin de détecter des
situations à risques à Saint-Étienne. Tous
trois ont finalement été abandonnés ou
interdits. Ce qui n’a pas empêché l’État
et les collectivités de signer en février 2020
un contrat de filière avec les industries de sécurité,
pour encourager les expérimentations de
« smart
cities ».
L’étude
de France Stratégie devra notamment fournir un
état des lieux des applications concrètes et
des principaux usages à venir dans les cinq
prochaines années, un panorama des « opportunités,
des risques et des impacts potentiels de ces
technologies » pour les citoyens, les
entreprises, les territoires et
l’environnement. Avec son comité d’experts,
France Stratégie devra également fournir un
panorama des différentes positions argumentées
des parties prenantes (les entreprises et
clients) et représentants de la société
civile (associations de défense des libertés
notamment) sur ces technologies et leurs usages.
L’étude devra enfin proposer des
recommandations au gouvernement, notamment en
matière de régulation et de législation, mais
aussi des pistes d’action à l’attention de
tous les décideurs publics pour les aider à
appréhender « les futurs effets sociaux,
sociétaux et environnementaux des objets
connectés ». Autant de « livrables »
qui devront être remis d’ici la fin de
l’année.
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France
Stratégie est une
institution rattachée au Premier
ministre. Elle a été créée par un décret
du 22 avril 2013. Elle a pour objectif de
concourir à la détermination des grandes
orientations pour l’avenir de la nation
et des objectifs à moyen et long terme de
son développement économique, social,
culturel et environnemental, ainsi qu’à
la préparation des réformes. |
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