Présentée
par la députée Marie-Pierre Rixain(1), cette
proposition de loi comprend 9 articles, sur lesquels
la CFTC a été amenée à se prononcer.
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Des inégalités exacerbées
Les chiffres du Forum économique
mondial publiés en mars 2021 sont
alarmants. La 15ème édition du Global
Gender Gap Report(2) montre en effet que
la crise sanitaire a exacerbé les inégalités
femmes-hommes et effacé une partie des
progrès qui avaient été réalisés. La
crise a ainsi rouvert partiellement
des écarts qui avaient déjà été comblés.
Le rapport estime qu’au rythme où vont
actuellement les choses, il faudrait
compter 135,6 années pour combler les inégalités
femmes-hommes, soit 36 années de plus que
l’année précédente. Par ailleurs, on
observe déjà que, là où le marché du
travail se redresse, il le fait plus
rapidement pour les hommes que pour les
femmes. Ceci, alors que, dans le monde,
les femmes ont davantage été affectées
par la crise selon l’OIT (
Organisation Internationale du Travail): plus
nombreuses à avoir perdu leur emploi,
elles ont aussi vu s’accroître la
difficulté de concilier travail et charge
domestique, cette dernière étant
toujours attribuée de manière
disproportionnée aux femmes. Si la
situation mondiale est difficile pour le
monde du travail, elle l’est d’autant
plus pour les femmes
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Un contexte national qui ne fait pas exception
La
France ne fait pas exception. Elle perd
d’ailleurs une place dans le classement
du Global Gender Gap Report (et
termine ainsi 6éme
sur les 156 pays pris en compte). Malgré
la parité au sein du gouvernement et une
Assemblée nationale exceptionnellement féminisée,
la France se classe au 20ème rang
en matière d’émancipation politique.
Et au 58ème rang
pour les questions économiques ! Causes
de ce mauvais classement : le travail à
temps partiel des femmes et les écarts de
revenus et de salaires. Le revenu des
femmes ne représente en effet que 71 % de
celui des hommes en France. Les constats
perdurent : à poste égal, les
femmes gagnent 10,50 % de moins que les
hommes ; elles ont 30 % de chances en
moins d’être financées par les
principaux fonds de capital-risque que les
hommes ; aucune femme ne préside une société
du CAC 40, l’écart entre le capital détenu
par les femmes et les hommes s’est
considérablement accru. Aujourd’hui,
l’écart de revenus, qu’il s’agisse
des salaires, des retraites ou sur le
capital est de l’ordre de 25 à 28%. Une
bonne nouvelle toutefois : la France
occupe le 1er
rang en ce qui concerne la place des
femmes dans les disciplines prometteuses
sur le marché de l’emploi (sciences,
technologies, ingénierie et mathématique).
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Un projet de loi à l’examen
C’est
dans ce contexte difficile que la
proposition de loi visant à accélérer
l’égalité économique et
professionnelle, promesse du candidat
Emmanuel Macron, a été
examinée par l’Assemblée
nationale, les 11 et 12 mai. Cette
proposition de loi comprend 9 articles,
sur lesquels la CFTC a été amenée à se
prononcer, au cours d’auditions devant
la Commission des affaires sociales, par
la voix de Pascale Coton, vice-présidente
confédérale. Cette dernière explique
que si la CFTC approuve l’esprit de
cette loi et les perspectives qu’elle dégage,
elle a néanmoins rappelé que de
nombreuses dispositions législatives
existaient déjà, et qu’un problème
essentiel du traitement des inégalités
femmes-hommes résidait dans notre capacité
à faire appliquer le droit. Il y a là
une vraie réflexion à mener.
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Marie-Pierre
Rixain est née le 18 janvier 1977
à Saint-Cyr-l'École. Membre de La
République en marche, elle est élue
députée dans la quatrième
circonscription de l'Essonne lors
des élections législatives de
2017. |
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Le Global
Gender Gap Report (ou Rapport
mondial sur l'écart entre les
femmes et les hommes)
évalue les pays sur la façon
dont les ressources et les
opportunités du pays sont réparties
entre les femmes et les hommes. |
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