22 novembre  2020     

                 

L’épidémie a  mis en évidence  certaines  faiblesses  de  l’Union européenne en matière sanitaire. Alors que le virus traversait les frontières sans encombre, l’absence de politique de santé européenne a conduit les Etats membres à agir de manière dispersée, parfois au détriment de la solidarité la plus élémentaire !

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Stella Kyriakides

Le projet d’une union de la santé présenté par la Commissaire européenne à la Santé  vise à remédier à cette situation. La CFTC salue cette évolution, d’autant plus que certaines des solutions retenues sont très proches de celles qu’elle-même proposait, au moment du Ségur de la Santé.

 

Stella Kyriakides est la Commissaire européenne à la Santé.  Née le 10 mars 1956 à Nicosie, elle est  psychologue et femme politique chypriote, membre du Rassemblement démocrate.  Elle a été  présidente de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe entre 2017 et 2018. 

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      Que peut l’Union européenne face à une épidémie ?

Les affaires sanitaires relèvent des compétences nationales des Etats membres : il n’y a donc pas de politique de santé européenne. L’union européenne ne dispose sur ce plan que d’une compétence communautaire d’appui, c’est-à-dire qu’elle ne peut  qu’ encourager la coopération  et  compléter  les politiques nationales , sans s’y substituer (article 168 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne). Même en cas d’épidémie transfrontalière, elle ne peut pas décider seule de mesures de protection. Son rôle se concentre donc sur la coordination des moyens d’action. Elle peut se charger également d’informer et d’éduquer sur les problématiques de santé et de favoriser la recherche pour endiguer la maladie. C’est ainsi que la  Commission européenne a par exemple levé 140 millions d’euros de fonds publics et privés, le 10 mars dernier, pour contribuer à financer la recherche d’un vaccin contre la COVID-19. 

Pour l’essentiel, l’action de l’UE face à la pandémie a consisté en l’activation du mécanisme contre les menaces transfrontières graves pour la santé dans l’UE, mis en place en 2013 après l’épidémie de H1N1 de 2009.  Cette décision a permis à l’U E de :

- planifier la réaction en mettant l’accent sur une coordination à l’échelle de l’UE afin de renforcer les différentes mesures nationales;

- permettre la passation conjointe de marchés pour permettre aux pays de constituer des stocks de vaccins et de médicaments;

- mettre en place des outils de surveillance épidémiologique ;

- instaurer un système d’alerte rapide pour la notification, au niveau de l’UE, des alertes liées aux menaces transfrontières graves sur la santé, le «système d’alerte précoce et de réaction» (SAPR);

- reconnaître l’existence d’une « situation d’urgence sanitaire » européenne pour accélérer la mise à disposition de médicaments, 

- instituer un comité de sécurité sanitaire, composé de représentants nationaux, en vue d’échanger des informations, et de coordonner la réaction aux crises, ainsi que la communication avec le public et les professionnels de la santé.

Si ces mesures ont sans doute permis d’éviter le pire, la difficulté à réagir collectivement demeure particulièrement contre-productive dans le cas d’une crise sanitaire. On l’a vu avec le cas des masques et respirateurs, réquisitionnés par un pays au détriment d’un autre. Ou, plus récemment, au travers de l’impossibilité de s’entendre sur une définition commune de la quarantaine, ou une reconnaissance mutuelle de leurs tests. Ce type de réflexe peut contribuer à une détérioration de la situation sanitaire pour tous les habitants de l’UE. Il importe donc de chercher à garantir une plus grande homogénéité de la réaction.

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      Vers une Europe de la santé

Afin de rendre possible une réponse commune et unie, la Commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a proposé différents dispositifs fondant une réforme des compétences sanitaires de l’Union, soit : 

- L’amélioration de la communication et de la coopération entre les États membres : une nouvelle autorité, inspirée par la BADRA américaine (qui coordonne les efforts de recherche biomédicale) sera créée. 

- La création d’une réserve stratégique en matériel médical pour pouvoir aider les États en fonction de leurs besoins.

- La création d’une Union Européenne de la santé, disposant des moyens légaux pour déclarer un état d’urgence sanitaire à l’échelle de l’Union,

- Le renforcement du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) habilité à évaluer la résistance des systèmes nationaux de santé (au moyen de stress tests), et à formuler en conséquence des recommandations

Cet ensemble de mesures devra être approuvé par les gouvernements des Etats membres ainsi que par les députés européens pour entrer en vigueur. Si la CFTC accueille favorablement ces mesures, elle regrette que seule la question d’une réserve stratégique soit évoquée en ce qui concerne l’approvisionnement, alors qu’une partie de la solution relève également de la relocalisation de notre industrie pharmaceutique.

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  C F T C  DGFIP  62 : Agir pour ne pas subir

CFTC DGFiP 62 : 2003  /  2020

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