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Congé
maternité, congé paternité, congé
parental... Où en est-on en France et
dans le monde ? La CFTC fait le point sur
les droits accordés aux jeunes parents à
la naissance d’un enfant.
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Il
existe en France trois types de congés
à l’intention des jeunes parents
(congés parentaux) : le congé
maternité, le congé paternité, ainsi
que le congé parental d’éducation
pouvant être pris par l’un ou l’autre
des deux parents dans les trois ans
suivant la naissance de l’enfant.
Malgré de récentes évolutions et des
pistes de réflexion qui vont dans le
bon sens, le dispositif actuel n’est
toujours pas suffisant pour inciter les
pères à poser leurs congés et
permettre un partage équilibré des
tâches dès l’arrivée d’un nouveau
membre dans la famille.
Où
se situe la France par rapport à ses
voisins européens et aux autres pays
dans le monde ? Quelles sont les
nouveautés de 2019 ? La CFTC fait le
point sur les récentes avancées et
vous révèle où vivent les parents qui
bénéficient des congés parentaux les
plus avantageux.
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Congé
maternité : quels droits pour les jeunes
mères dans le monde ?
L’Organisation
internationale du travail (OIT) recommande un
congé maternité de 14 semaines minimum. Une
durée minimale tout juste respectée par l’Allemagne,
qui accorde 14 semaines de repos aux jeunes
mamans, rémunérées à 100 % du salaire
habituel. La France fait un peu mieux, avec un
congé maternité de 16 semaines, incluant les
congés prénatal (6 semaines) et postnatal
(10 semaines). Des aménagements sont
possibles (notamment le report du congé
prénatal sur le congé postnatal dans une
limite de 3 semaines) et la durée totale peut
être allongée selon le nombre de naissances
et d’enfants déjà à charge. Pendant leur
congé, les salariées françaises perçoivent
des indemnités journalières versées par la
Sécurité sociale, plafonnées à 87,71 €
brut par jour en 2019. D’autres pays comme l’Espagne,
les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Autriche
ont également opté pour un congé maternité
de 16 semaines, rémunéré à 100 %.
En
Estonie, Pologne et Russie, les jeunes mères
bénéficient du maintien intégral de leur
salaire sur une période minimale de 20
semaines (pour un seul enfant). Les pays de l’Est
sont globalement les plus généreux. À l’autre
extrémité du classement, les États-Unis ne
prévoient pour leurs salariées qu’un
congé maternité de 12 semaines… non
rémunérées (et sous conditions). Certains
États, comme l’État de Washington et la
Californie, ont cependant voté des lois plus
favorables. Dans le reste du monde, la durée
du congé maternité varie de moins de 12
semaines (Arabie Saoudite, Malaisie, Bolivie…)
à plus de 20 semaines (Suède, Hongrie,
Royaume-Uni…) et s’accompagne d’indemnités
plus ou moins élevées. Le maintien intégral
du salaire pendant toute la durée du congé
est loin d’être généralisé. |
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Le
congé paternité dans le monde, entre
avancées et inégalités
Du
côté des jeunes pères, la situation est
encore plus disparate et nécessite de
réelles avancées afin de faire du congé
paternité un levier de l’égalité
femmes-hommes, au travail comme à la maison.
La législation évolue dans le monde, mais la
plupart des efforts restent insuffisants.
Parmi les dispositions votées en 2019 : l’instauration
obligatoire d’un congé paternité de 10
jours minimum, rémunéré à hauteur des
indemnités maladie, dans tous les États
membres de l’Union européenne. Un seuil
minimal à peine dépassé en France, où le
congé de paternité et d’accueil de l’enfant
est de 11 jours pour la naissance d’un
enfant (18 jours en cas de naissances
multiples), week-ends et jours fériés
compris. Pas toujours posé (30 % des
pères éligibles y renoncent encore en raison
du faible montant des indemnités), le congé
paternité français peut toutefois
bénéficier d’accords d’entreprises plus
favorables (durée allongée, maintien du
salaire par l’employeur…).
Depuis
le 1er juillet en France, la durée du congé
paternité est allongée de 30 jours pour les
pères dont le nouveau-né est hospitalisé.
En
Espagne, les jeunes pères disposent depuis le
1er avril 2019 de 8 semaines de congé
paternité rémunérées à 100 %. Un
dispositif avantageux qui sera encore étendu,
à 12 semaines en 2020, puis à 16 semaines en
2021 (soit l’équivalent du congé
maternité). Autre évolution à noter : l’allongement
du congé paternité en Autriche, dont la
durée est passée à 1 mois le 1er septembre
dernier (avec une indemnisation forfaitaire
qui reste faible cependant : 700 € pour le
mois). Où en est la situation ailleurs dans
le monde ? Les pays nordiques comme la
Norvège et la Finlande font office de bons
élèves avec respectivement 10 semaines et 54
jours de congé paternité rémunérés. À l’inverse,
l’Italie et la Grèce n’accordent que 2
jours de congé au jeune parent, quand en
Allemagne, en Suisse, en Irlande, ou encore
aux États-Unis le congé paternité n’existe
tout simplement pas ! |
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Congés
pour les deux parents : le point sur les
dispositifs existants
Il
n’est pas toujours simple de comparer les
systèmes des différents pays, ni d’isoler
les congés réservés à chaque parent : la
durée totale du congé maternité ou du
congé paternité se confond parfois avec
celle du congé parental, congé plus long
mais souvent moins bien rémunéré, que les
deux parents ont la possibilité voire l’obligation
de se partager. Mis en place dans certains
pays, il permet de pallier l’absence de
congé paternité ou de compléter chaque
congé. Exemple en Allemagne, où le congé
paternité n’existe pas mais où les pères
peuvent prendre un congé parental d’une
durée maximale de 14 mois. Des indemnités
égales à 67 % du salaire net leur sont alors
versées. Au Danemark, les parents peuvent se
partager jusqu’à 32 semaines de congé
rémunérées à 100 %, après la fin de leurs
congés respectifs (18 semaines pour la mère,
2 semaines pour le père). Citons enfin l’exemple
de la Norvège, pays pionnier en la matière,
où les parents peuvent choisir de se
répartir 49 semaines de congé rémunérées
à 100 % ou 59 semaines de congé
rémunérées à 80 %.
Malgré
la complémentarité prévue par ces
dispositifs pour inciter les deux parents à
profiter pleinement de leurs droits, et à
répartir équitablement les responsabilités
au moment de l’arrivée d’un enfant, le
congé parental reste très majoritairement
pris par les femmes. En France, le congé
parental d’éducation permet aux parents
salariés de réduire leur temps de travail ou
d’interrompre leur activité pendant 1 an.
Cette durée est renouvelable 2 fois (5 fois
à partir du 3ème enfant). Un dispositif qui
ne rencontre pas le succès escompté auprès
des jeunes pères français, malgré l’arrivée
de la PreParE en 2015, censée encourager au
partage du congé entre les deux parents. En
cause : la perte du salaire pendant toute la
durée du congé et le montant très faible
des prestations de remplacement (397,20 €
par mois au titre de la PreParE en 2019 dans
le cadre d’un congé parental à temps
plein). La CFTC dénonce également des
écarts de salaires encore trop importants,
qui n’orientent pas le choix du couple vers
le père lorsque se pose la question de
prendre un congé parental, et de renoncer à
l’un des deux salaires. |
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