Monsieur
le Directeur,
En
ouverture de ce groupe de travail, les 7
organisations syndicales qui appellent à la
grève le 22mars prochain souhaitent alerter
à la fois sur la méthode et sur le fond des
discussions qui s'ouvrent.
Sur
la méthode, l'organisation d'une discussion
dite «technique» ainsi que l'envoi d'un
document préparatoire dans lequel les marges
de manœuvre sont extrêmement restreintes
voire inexistantes ne sauraient être à la
hauteur du dialogue social nécessaire sur un
sujet de cette ampleur.
Nous
exigeons donc deux premières clarifications
sur la réunion de ce matin, à savoir d'une
part qu'elle est bien destinée à nous
entendre sur tous les sujets et que le
document préparatoire n'est en rien un
document quasi définitif et d'autre part que
notre réunion constitue bien une étape avant
une réunion multilatérale de lancement
politique de la concertation.
De
notre point de vue, une telle réunion ne
pourrait avoir lieu qu'après le 22 mars. Vous
ouvrez aujourd'hui un cycle de concertations
dont l'importance est cruciale pour la
Fonction publique et ses agents. Mais il
semble que vous en avez déjà défini en
partie les conclusions:
recours
accru aux contractuels, individualisation des
rémunérations et prise en compte du
«mérite», réduction du rôle des instances
de dialogue social, plan de départs
volontaires… Si ces orientations devaient se
confirmer, elles représenteraient une
profonde remise en cause des missions
publiques et constitueraient une réelle
menace contre le Statut Général des
fonctionnaires voire la fin possible d’une
Fonction publique au service de l’intérêt
général.
A
l'inverse des orientations inquiétantes
portées par le gouvernement ainsi que de
celles contenues dans le programme
"Action publique 2022", la qualité
des services publics à rendre aux usagers sur
l’ensemble du territoire, la défense de l’intérêt
général, nécessitent un plan ambitieux de
créations d'emplois qualifiés pérennes et
de qualité dans les nombreux services qui en
ont besoin, le maintien et le développement d’un
service public de qualité sur l’ensemble du
territoire national, une plus grande
reconnaissance du travail, des missions
exercées par les agent-es et une
amélioration significative de leurs salaires.
Elles nécessitent aussi des discussions pour
un nouveau plan de titularisation des
contractuels et de nouvelles mesures pour
combattre la précarité et non pour.
Dans
le même temps, nous pensons qu'une mission
d'évaluation des richesses engendrées par le
Service public notamment en termes de lien
social, de solidarité intergénérationnelle
et de lutte contre les inégalités devrait
être lancée rapidement afin que ces
éléments soient pris en compte.
Monsieur
le Directeur, nos organisations demandent que
ces questions puissent aussi être regardées
sous cet angle. Le Dialogue social ne se
résumant pas à un nombre de réunions pour
traiter des projets gouvernementaux mais pour
traiter aussi des revendications des agents
portées par leurs organisations syndicales.
Nous
renouvelons aujourd’hui notre demande
d'ouverture rapide de négociations
indispensables pour pouvoir rediscuter d’une
augmentation réelle et significative des
salaires de toutes et tous les agent-es de la
Fonction publique. En effet, pour les plus de
5 millions d’agents de la Fonction publique,
après le report de certaines mesures PPCR et
contrairement à ce qu’avait promis Emmanuel
Macron lors de la campagne présidentielle, le
pouvoir d’achat continue de baisser du fait
du gel de la valeur du point d’indice, du
rétablissement de la journée de carence, de
l'augmentation de la CSG mal compensée et des
retenues pour pension.
C’est
pour porter ces ambitions que nos
organisations ont appelé les agents de la
Fonction publique à se mobiliser le 22 mars
prochain pour défendre la Fonction publique
le statut, l'emploi, les conditions de travail
mais aussi pour exiger une réelle
reconnaissance de leur engagement
professionnel quotidien qui contribue à la
qualité des services publics, au
développement du pays comme à la cohésion
de la société.