"Le monde n'appartient ni aux mous, ni aux tièdes, ni aux pusillanimes.  Il appartient à ceux, qui résolus à rester debout, savent faire preuve de la qualité sans doute la plus rare de l'espèce humaine, le courage..."    

Dimanche 21  octobre   2018

                                     

La loi pour « une école de la confiance » de Jean-Michel Blanquer a été  présentée ce lundi. Parmi les principales mesures l’instauration de l’école obligatoire à trois ans dès septembre prochain, contre six aujourd’hui. La mesure devrait être effective à la rentrée 2019.

 
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 En attendant cette échéance, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a présenté au Conseil supérieur de l’éducation le texte « Loi pour une école de la confiance » dans lequel est comprise une petite révolution : rendre la scolarisation obligatoire dès l’âge de 3 ans, contre 6 actuellement. Ou plus précisément, rendre obligatoire dès 3 ans, l’instruction (les parents pourront ainsi toujours décider de faire classe à leurs enfants). Pourquoi cette décision n’est pas seulement symbolique alors que 97 % des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés en maternelle ?

        Priorité au langage.

 

80 % des décrocheurs du système scolaire, c’est-à-dire ceux qui le quitteront à 16 ans sans savoir bien lire, écrire, compter, sont déjà en difficulté au CP. Or, l’apprentissage de la lecture qui se fait à ce moment-là nécessite comme prérequis une bonne pratique du langage. Vers 2 ans, l’enfant communique avec 20 mots. A 6 ans, le chiffre monte à 2 500. « Le langage, dont la place essentielle a été réaffirmée dans le programme de 2015, est à la fois le produit et la source (des) apprentissages », rappelaient d’ailleurs dix associations et organisations syndicales dans une lettre ouverte au ministre, à la veille des Assises de la maternelle .

      Lutter contre les inégalités.  

 

La maternelle est déjà aujourd’hui plébiscitée. Mais quid des 25 000 petits (soit 3 %) qui ne la fréquentent pas ? Ils sont diversement répartis sur le territoire. Le taux des scolarisés dès 3 ans est ainsi de moins de 70 % dans certains départements d’Outre-mer, de 87 % en Corse et de 93 % à Paris. A noter que tous les enfants de 3 à 5 ans ne sont pas accueillis en maternelle malgré le souhait des parents. Le manque de places à Mayotte et en Guyane, par exemple, contraint à scolariser en priorité les enfants de 5 ans, puis de 4 ans, puis de 3 ans. Force est de constater que cette carte des disparités territoriales coïncide avec celle des moins favorisés.

Les études montrent pourtant, sans ambiguïté, que la maternelle profite aux enfants qui la fréquentent régulièrement dès 3 ans, mais surtout que ceux qui en retirent le plus grand bénéfice sont ceux venant des milieux les plus modestes.

      Un cerveau prêt à apprendre.

Abaisser à 3 ans l’âge obligatoire de l’entrée à l’école, c’est aussi reconnaître l’importance des premières années de l’enfant pour les apprentissages. Un diagnostic que l’on doit aux recherches en neurosciences. La plasticité cérébrale ? Autrement dit, le fait que le cerveau va se construire en fonction de son environnement et des zones qui sont sollicitées. Cette obligation dès 3 ans serait donc une façon d’ancrer dans le marbre le rôle clé de l’école maternelle dans le parcours scolaire français, et de balayer l’idée qu’elle ne serait qu’une simple préparation à l’école élémentaire.

 

 

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