"Le monde n'appartient ni aux mous, ni aux tièdes, ni aux pusillanimes.  Il appartient à ceux, qui résolus à rester debout, savent faire preuve de la qualité sans doute la plus rare de l'espèce humaine, le courage..."    

 

 

L'édito de Pascale Coton

En 2008, alors que la polémique sur la revalorisation du Smic faisait rage dans le pays, un groupe de travail confédéral, composé de dirigeants de la CFTC et de salariés du siège, a tenté de déterminer de façon empirique le montant d’un "revenu de dignité", jugeant que le seul Smic n’était pas suffisant pour vivre décemment.

Pour ce faire, il a estimé le budget dépenses d’une famille fictive de deux adultes et deux enfants en bas âge, habitant dans la banlieue d’une grande ville ; il est ainsi parvenu à un budget total de 3 300 euros en y intégrant les prestations sociales. Nous étions seuls, alors ; aucun ministère ou institut ne souhaitait engager une étude documentée sur le sujet, craignant probablement ses résultats et surtout la comparaison avec le Smic.

 

L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) a publié, début mars, un rapport qui évalue scientifiquement " les besoins pour une participation effective à la vie sociale " de différents types de familles ; il confirme le résultat auquel nous étions parvenus et fixe dans une fourchette comprise entre 3 284 et 3 515 euro (selon le type de logement occupé) le budget dépenses d’une famille de quatre personnes (entre 2 599 et 2 830 pour une famille monoparentale avec deux enfants, entre 2 187 et 2 437 pour un couple de retraités).

Or, le revenu médian se situe autour de 1 700 euro, ce qui signifie que 50 % des salariés gagnent moins que ce montant. Le rapprochement de ces chiffres témoigne de la paupérisation de la France, d’autant que, dans le même temps, la situation sur le front de l’emploi continue de se dégrader, que le chômage des jeunes ne parvient pas à régresser franchement, que les précarités de toute sorte augmentent, que les comptes de la protection sociale demeurent déficitaires et que le lien social se délite.

Pour sortir de cette situation par le haut, il est urgent d’innover tant sur le fond que sur la forme, de nous mettre autour d’une table et d’inaugurer un dialogue social franc et sans concession. C’est dans ce sens que nous travaillons actuellement à la rédaction de la motion d’orientation de notre prochain Congrès, qui se déroulera à Vichy en novembre prochain. L’objectif : jeter les bases d’un nouveau contrat social pour construire la société de demain en tenant compte des réalités d’aujourd’hui et non des recettes d’hier, et en anticipant les évolutions d’un monde en bouleversement.

Pascale Coton    Secrétaire Générale  Confédérale CFTC

 

 

 

  C F T C  DGFIP  62 : Agir pour ne pas subir

CFTC DGFiP 62 : 2003  /  2015 retour  haut de page