"Le monde n'appartient ni aux mous, ni aux tièdes, ni aux pusillanimes.  Il appartient à ceux, qui résolus à rester debout, savent faire preuve de la qualité sans doute la plus rare de l'espèce humaine, le courage..."    

 

 

N’en déplaise au patronat, la multiplication des jours fériés au mois de mai ne pèse en rien sur l’activité économique. C’est ce que vient de révéler une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) : la perte de point de PIB constatée dans certains secteurs, notamment l’industrie (0,4 %), serait compensée par une augmentation de l’activité dans les mêmes proportions dans d’autres secteurs, dont le tourisme.

 

 

On est donc loin des cinq milliards perdus par jour chômé, chiffre avancé par certaines officines patronales. Les études menées depuis dix ans à l’occasion de la suppression du caractère férié du lundi de Pentecôte indiquent, en outre, que l’impact sur l’activité économique, l’emploi et les finances publiques d’une journée supplémentaire de travail est quasi nul.

 

 

Néanmoins, tous les ans, à la même période, le Medef réclame à cor et à cri l’abrogation d’un ou de deux jours fériés. Dans Le Figaro du 2 mai, le dirigeant d’une PME propose même d’étaler les jours fériés sur l’année…

 

 

C’est oublier que chaque jour férié a pour objectif de faire mémoire d’un moment marquant de notre histoire nationale ou mondiale : célébrer la victoire définitive des Alliés sur la barbarie nazie, intervenue le 8 mai 1945, en septembre n’aurait aucun sens, pas plus que le fait de commémorer en février la tuerie de Chicago du 1er mai 1886, qui vit des ouvriers tomber sous les balles de la police. À l’heure où l’on se plaint de ne plus avoir de repères, cette proposition est une aberration, pour ne pas dire plus !

 

 

Ce débat, comme celui sur le travail du dimanche, n’en demeure pas moins révélateur d’une société qui place l’économie en son cœur et érige les gains financiers comme priorité, au détriment de la qualité de vie, du bien-être et de la convivialité qui, eux, ne sont pas quantifiables. Ce débat en appelle un autre, sur la rémunération du travail : depuis l’émergence du capitalisme, le salaire est fonction de la productivité marginale ; ne serait-il pas souhaitable que le salaire rémunère mieux le service rendu à la collectivité ? On verrait, ainsi, les émoluments des assistantes maternelles, des intervenants auprès des personnes âgées ou des salariés du recyclage augmenter et ceux des traders et de certains PDG diminuer.

   

 

 

 

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