Le rétablissement de la retraite à 60
ans pour ceux qui ont travaillé tôt ? La promesse de
campagne de François Hollande prend forme et le décret
devrait sortir avant les législatives, avec une
communication attendue en Conseil des ministres le 6 juin.
Cette entorse au départ à 62 ans ne
concernera que les salariés âgés de 60 ans ayant
commencé à travailler à 18 ou 19 ans – les fameuses
" carrières longues ". Pour ces derniers, cela
leur permettrait de partir, selon les cas, à 60 ans ou au
pire 61 ans et demi, mais en tout état de cause, en
deçà de 62 ans. À condition, bien sûr, qu’ils aient
dûment cotisé les 41,5 annuités réglementaires. Car le
gouvernement s’est fixé des limites : ce
rétablissement ne doit bénéficier qu’à environ 150
000 personnes par an et son coût ne pas dépasser le
milliard d’euros.
Initialement, seules les périodes
réellement travaillées devaient être prises en compte.
Mais, consultés fin mai, les organisations syndicales ont
fait en sorte d’améliorer le texte afin que davantage
de salariés soient concernés. Si Marisol Touraine, la
ministre des Affaires sociales et de la Santé, a annoncé
que le service militaire, le congé maternité et les
périodes de maladie " dans certaines limites "
seraient envisagés, ainsi que les périodes de chômage
(toutes ou partiellement), mais les congés parentaux ne
le seraient a priori pas, ni les majorations familiales
(MDA) que revendique la CFTC. Cette " mesure de
justice " serait financée par une augmentation de
0,2% des cotisations salariales et patronales.
Pour l’heure, seuls les régimes de
base sont concernés ; la CFTC demande à ce que le futur
retraité parte avec sa retraite de base et aussi sa
complémentaire (Agirc/Arrco, gérés par les partenaires
sociaux). Concrètement, la mesure devrait entrer en
vigueur pour l’été, le temps que les partenaires
sociaux soient consultés et que le Conseil d’État se
prononce sur le texte définitif.