Le projet de loi de
finances rectificative pour 2012, présenté lors du
Conseil des Ministres vise à combler une partie du déficit
budgétaire dans un cadre général de justice sociale. La
prédiction illusoire d’une croissance à 1,7% pour 2012
a été revue à
la baisse (0,3%). Au
niveau des prélèvements, on peut constater
que le projet présenté
devrait permettre de « dégager 7,5 milliards d’euro
de recettes cette année et environ 19 milliards à
compter de l’an prochain » en taxant :
Le
système bancaire, à travers les doublements de la taxe
sur les risques systémiques (de 0,25 % à 0,5 %) et de
celle sur les transactions financières (de 0,1 à 0,2%).
Les
pétroliers, via une contribution exceptionnelle sur la
valeur des stocks pétroliers .
Les
entreprises et employeurs, en instituant une nouvelle taxe
de 3 % sur les dividendes, en augmentant le forfait social
sur l’intéressement et la participation de 8 % à 20 %,
en supprimant les exonérations de charges patronales sur
les heures supplémentaires dans les entreprises de plus
de 20 salariés.
Les
salariés, en supprimant les exonérations de charges sur
les heures supplémentaires des salariés de tout type
d’entreprise.
Les
ménages, et notamment les plus aisés, en corrigeant la
baisse de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF)
par l’institution d’un impôt exceptionnel et en
augmentant les droits de successions.
A
noter également, la
suppression de la « TVA sociale » qui, en taxant les
consommateurs, aurait impacté encore plus la croissance
et aggravé la situation des plus défavorisés ne pouvant
faire appel à l’épargne pour freiner la baisse de leur
pouvoir d’achat. De même, la décision d’abaissement
du taux de TVA sur le livre et le spectacle vivant
participe d’une politique culturelle positive.
Il
semblerait, au
total, que les efforts fiscaux semblent mieux répartis
dans ce projet de loi de finances rectificative, notamment
en revenant sur les avantages obtenus par les ménages les
plus nantis et en mettant à contribution des capitaux pas
toujours productifs. Reste que l’équilibrage des
comptes, pour indispensable qu’il soit, laisse entière
la question de la croissance et des politiques
volontaristes qu’elle nécessite aux plans français et
européen.
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