La
loi sanctionnant le harcèlement sexuel a été définitivement
votée, il y a une semaine par le Parlement puis
promulguée lundi par le président François Hollande
et publiée mardi au Journal officiel.
Le
4 mai dernier, l'abrogation à effet immédiat de la
précédente loi sur le harcèlement sexuel par le
Conseil constitutionnel avait créé un vide
juridique. Toutes les procédures judiciaires en cours
avaient alors été annulées, suscitant une vive colère
des associations de protection des femmes et d’aides
aux victimes. Le Conseil constitutionnel reprochait à
ce texte de ne pas être assez précis dans la définition
du harcèlement.
La
loi, défendue par Christiane Taubira, ministre de la
Justice et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits
des femmes, vise donc à préciser une nouvelle définition
du harcèlement sexuel afin de prendre en compte le
plus largement possible l'ensemble des situations.
Cette
nouvelle loi retient deux nouveaux délits :
- Le premier réprime tout
comportement consistant à "imposer
à une personne, de façon répétée, des gestes,
propos ou tous autres actes à connotation sexuelle
soit portant atteinte à sa dignité, en raison de
leur caractère dégradant ou humiliant, soit créant
pour elle un environnement intimidant, hostile ou
offensant". La peine encourue par le
harceleur est de un an de prison et 15 000 euros
d'amende.
- Pour le second délit "sont
assimilés à un harcèlement sexuel", les
comportements pointés par le premier délit et qui,
"même en l'absence de répétition,
s'accompagnent d'ordres, de menaces, de contraintes ou
de toute autre forme de pression grave accomplis dans
le but réel ou apparent d'obtenir une relation
sexuelle". Dans ce cas de figure, les
sanctions sont doublées : deux ans d'emprisonnement
et 30 000 euros d'amende.
La
CFTC espère que cette nouvelle loi inscrite dans le
code civil encouragera les victimes d’harcèlement
à porter plainte.