Les
attaques récentes du président-candidat contre le
syndicalisme ne sont pas correctes. Certes, la France est
en campagne électorale et les déclarations à
l’emporte-pièce teintées de démagogie à seule fin de
piéger l’électeur sont monnaie courante en pareille période.
Mais, la CFTC regrette, tous les coups ne sont pas permis.
Nicolas Sarkozy a-t-il songé aux effets dévastateurs de
ses propos au cas où il serait réélu au soir du 6 mai ?
Le
dialogue social apaisé, vrai et dépourvu de toute considération
idéologique que prône la CFTC pourrait s’en trouver
durablement affecté, et nous n’avons pas besoin de ça
pour faire face à la crise. Sans compter que de telles déclarations
soulèvent au moins deux problèmes de fond.
Primo,
le rôle du président de la République, garant du bien
commun et de la paix sociale, n’est pas de prendre parti
pour une catégorie de Français et contre une autre ; il
n’est pas de diviser pour mieux régner ; il est de
gouverner dans un souci d’équité.
Secundo,
le chef de l’État fait l’amalgame entre des
organisations syndicales au lourd passé contestataire et
d’autres, dont la CFTC qui, depuis sa création, ne vise
qu’un objectif : fonder l’entreprise et la société
sur des valeurs de respect des personnes. Le « tous
pourris » adressé par certains au monde politique n’a
jamais été la tasse de thé de la CFTC.
La
CFTC aimerait donc qu’il
en soit de même à l’égard du syndicalisme et des
corps intermédiaires. D’autant que les militants
syndicaux, dans les entreprises, dans les branches
professionnelles, dans les administrations et dans les
territoires mouillent très souvent leur chemise pour éteindre
les incendies allumés par le patronat, par de hauts
fonctionnaires et certains politiques locaux ou nationaux.
Par la négociation, ils obtiennent des avancées sociales
considérables pour les salariés, les agents des
fonctions publiques, les demandeurs d’emploi, les
retraités et leur famille.
Les temps sont difficiles,
une élection présidentielle est un véritable parcours
du combattant, une sortie de crise n’est jamais évidente.
Autant de raisons pour favoriser le débat d’idées et
ne pas jeter l’anathème sur tel ou tel.
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