La
CFTC rencontrera Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l’Emploi
et de la Santé, aujourd'hui, mardi 10 janvier à 16h15. A cette
occasion, la CFTC exprimera son opposition à l’ébauche
du projet de la TVA sociale tel qu’il a été proposé,
jusqu’à maintenant, par les membres du Gouvernement.
Pour la CFTC, si ce projet doit être mis en place, il est
hors de question :
qu’il pèse
sur le pouvoir d’achat des ménages
qu’il remette
en cause le pacte social.
Le projet de TVA " sociale " tel qu’il est
présenté aujourd’hui par le gouvernement (allègement de
la part patronale des cotisations sociales) ne peut
fonctionner que si les entreprises répercutent sur leurs
prix de vente les allègements consentis. Or, les
expériences tentées dans le bâtiment et la restauration
montrent que ce n’est pas le cas. Il en résulterait donc
une augmentation des prix, une baisse du pouvoir d’achat,
une contraction de la consommation donc de la demande
adressée par les ménages aux entreprises, et in fine une
augmentation du chômage.
Cette approche de la TVA est non seulement "
antisociale ", mais aussi injuste dans la mesure où
elle pèse davantage sur les faibles revenus. La CFTC
privilégie une approche différente de la TVA "
sociale ". Elle propose une diminution de la part
salariale des cotisations sociales, qui devrait se traduire
par une augmentation du pouvoir d’achat des ménages, donc
de la consommation, de la croissance et de l’emploi.
La CFTC tient à souligner que la TVA " sociale "
est une piste parmi d’autres. Elle rappelle qu’elle a
toujours été favorable à un élargissement de l’assiette
des cotisations. Une augmentation d’un point de CSG, parce
qu’elle touche les gains procurés par le capital
financier et non uniquement le consommateur, rapporterait
davantage qu’une augmentation de la TVA.
La CFTC s’interroge : est-ce bien raisonnable d’engager
une réflexion sur l’avenir de la protection sociale à l’occasion
du sommet " Emploi " du 18 janvier, alors que
vient de se mettre en place le Haut Comité pour le
financement de la protection sociale ? La CFTC craint que
les débats soient perturbés par l’élection
présidentielle à venir, et que la précipitation
hypothèque les chances d’aboutir à la mise en place d’un
financement pérenne, juste et qui préserve le modèle
français de protection sociale dont on peut mesurer les
effets bénéfiques pour les plus défavorisés depuis le
début de la crise.