Vivre
avec 1 096,94 euro net par mois :
Parmi les premières
mesures que le nouveau gouvernement envisage de prendre,
le coup de pouce au Smic (qui concerne près d’un salarié
sur trois) figure en bonne place. Il se murmure même
qu’il interviendrait avant la conférence nationale pour
la croissance et l’emploi prévue à la mi-juillet.
Cette décision, à
laquelle nous ne pouvons que souscrire, ne doit pas nous
faire oublier la nécessaire réflexion à mener sur la
philosophie du salaire minimum, sa raison d’être et son
mode de fixation. Autant d’approches qui ont été
esquissées par le précédent gouvernement, et vite
tranchées suite à un simulacre de concertation.
Aujourd’hui, un débat
semble s’installer à l’instigation de la presse
autour de la proposition de deux organisations syndicales
de fixer le Smic à 1700 euros. Et chacun de réagir, du côté
patronal comme syndical, pour fustiger une telle
proposition ou, au contraire, la justifier.
Pour la CFTC, la
question n’est pas de savoir si un Smic à 1 700 euros
est réaliste ou non, mais plutôt de se demander si,
aujourd’hui, une famille peut correctement vivre avec
1096,94 euros net par mois, soit le montant du Smic ? Pour
la CFTC, la réponse est clairement non, entre les frais
inhérents au logement, au transport, à l’énergie, à
l’alimentation, à l’éducation des enfants, à la
culture… C’est pourquoi nous préférons parler de
revenu de dignité qui permet à un salarié et à sa
famille de vivre décemment, qui prend en compte les modes
de consommation actuels et les revenus issus de la
solidarité nationale et non pas uniquement le salaire.
En 2006, un groupe de travail
confédéral l’avait estimé à 3300 euros pour un ménage
composé de deux adultes et deux enfants. Concernant le
mode de fixation, la CFTC continue à s’opposer au comité
d’experts, composé d’économistes tous opposés à
l’existence même du Smic, mis en place par le
gouvernement Fillon en 2009 et qui ne prend en compte que
des aspects économiques, à l’exclusion de toute considération
sociale. Le salaire minimum est un sujet trop sérieux
pour le confier à des économistes !