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Pouvait-on
vivre avec 1100 € par mois ? Non ! Pourra-t-on vivre une
fois qu'une hausse de 2 % de ce montant sera appliquée ?
Encore non !
La vraie question à se poser est celle du revenu
nécessaire pour pouvoir vivre dignement sur le territoire
français. Le vrai problème à régler est celui des
travailleurs pauvres. Le véritable enjeu est de pouvoir
apaiser tous ceux qui, en France sont constamment
tourmentés par leurs trop faibles revenus : smicards bien
sûr, mais aussi retraités aux petites pensions,
travailleurs à temps partiel, chômeurs, étudiants,
stagiaires, apprentis, allocataires du RSA, parents
isolés...une liste est bien trop longue !
Il y a déjà quatre ans, la CFTC après étude avait
estimé à 3300 € le revenu net nécessaire pour un
ménage avec deux enfants. Réévaluant le panier de la
ménagère en y intégrant les services et les produits
dont la privation engendre l'exclusion ce montant inclut
aussi par exemple les nouvelles technologies, la culture
et les loisirs. Ce revenu est considéré par la CFTC
comme constituant un revenu de dignité en dessous
duquel on ne vit pas, mais on survit.
Certes, atteindre ce niveau de revenu au travers d'une
simple hausse du SMIC n'apparait ni réaliste, ni
responsable. La CFTC est bien évidemment consciente des
différences de santé économique qui existent entre les
différentes branches, au sein d'un même secteur, ou
encore d'une entreprise à une autre. Un coup de pouce
trop brutal aurait donc pu mettre en danger l'emploi.
En revanche, le revenu de dignité est un objectif vers
lequel il faut absolument tendre durant la mandature.
Comment ? En priorité, par la relance des
négociations de branches et tout particulièrement dans
celles pratiquant l'abstinence en matière de dialogue
social. La CFTC réclame des sanctions plus fortes à leur
encontre, pour les obliger à ne plus bloquer l'évolution
des grilles salariales
Puis, ensuite, par une volonté et des actions portées
simultanément sur :
- la relance productive,
- une politique industrielle pensée et conduite à
l'échelle européenne,
- les efforts de recherche et développement,
- la formation qualifiante des salariés,
- la sécurisation des parcours professionnels,
- une fiscalité garantissant la pérennité de notre
système de protection sociale.
C'est en se penchant sur ces dossiers complexes que la
France renouera avec le niveau de croissance permettant la
redistribution sous ses diverses formes (salaires directs,
prestations sociales) d'un revenu permettant de vivre
dignement sur son territoire.
C'est là que réside tout l'enjeu de la conférence
sociale des 9 et 10 juillet. La CFTC a pour souhait
qu'autour de ces thèmes incontournables s'élabore un
véritable contrat social de mandature structuré par un
calendrier bien précis des négociations à venir.
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