La
proposition n’aura finalement été qu'un feu de paille,
mais assurément refera surface dans quelques mois. Ce
n’est, en tous cas, pas la première fois que l’idée
de réformer le quotient familial est avancée.
La proposition est aujourd’hui inscrite dans le
programme du candidat PS à la prochaine élection présidentielle,
qui souhaite remplacer le quotient familial par un crédit
d'impôt pour chaque enfant, afin de (soi-disant)
favoriser les familles les moins riches, – ce qui à
première vue semble plus égalitaire. Sauf, qu’avec le
système actuel, c’est déjà le cas.
«
La branche Famille redistribue prioritairement les
prestations financières vers les familles qui en ont le
plus besoin, puisqu’elles sont accordées sous
conditions de ressources, et s’assure que les services
(crèches, médiation familiale, aide à la parentalité,…)
sont bien accessibles à toutes les familles, quels que
soient leurs revenus »,
explique Jean-Louis Deroussen, vice-président
confédéral de la CFTC et président de la Caisse
nationale des allocations familiales (Cnaf).
De plus, si l’on supprimait le quotient familial, les
familles modestes aujourd'hui exemptées d'impôts y
seraient assujetties. Le quotient familial permet ainsi
aux familles avec enfants de payer moins d'impôt sur le
revenu, de manière à leur assurer un niveau de vie équivalent
à celui des familles sans enfants. Cela contribue également
à l’équilibre démographique de notre pays. Inutile de
pénaliser les plus aisées et les décourager à avoir
des enfants !
« Le quotient familial doit
rester le pied de voûte de notre politique familiale
» poursuit Jean-Louis Deroussen.
D’autres solutions sont à trouver pour aider davantage
les ménages modestes, mais il faudrait, avant cela, réformer
en profondeur notre fiscalité.