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à la communication du rapport Gallois, la CFTC avait
fait part de son adhésion au diagnostic des causes de
la perte de compétitivité des entreprises françaises
ainsi qu’aux solutions préconisées. Elle posait
cependant la question cruciale de l’utilisation des
marges induites par l’application de ces mêmes
solutions. Quelles garanties les entreprises
apporteraient-t-elles quant au réinvestissement de ces
marges dans l’appareil productif français au service
de l’emploi et de l’innovation ?
Les
mesures annoncées par le Premier ministre sont,
de ce point de vue, intéressantes. Le choix du
crédit d’impôt comme mécanisme conditionnant l’accroissement
des marges à leur réinvestissement productif plutôt
que capitalistique voire spéculatif, présente plus de
garanties que les habituels allègements directs de
charges. La CFTC se réjouit parallèlement du rôle
attribué aux comités d’entreprises en matière d’information
donc de veille quant à la bonne utilisation du crédit
d’impôt. Elle ne manquera pas d’informer et de
former ses élus en entreprises afin que les salariés
qu’ils représentent soient pleinement acteurs de
cette dynamique de reconquête industrielle.
Concernant
les modalités de financement de cette mesure phare, la
préservation du niveau actuel des cotisations sociales
a le mérite de ne pas porter atteinte au financement de
la protection sociale, véritable amortisseur " à
la française " par temps de crise. La CFTC,
consciente du difficile exercice d’équilibre, s’inquiète
de l’impact prévisible de la hausse de 2 taux sur 3
de TVA sur le pouvoir d’achat des salariés. Elle
espère cependant que la réduction du taux minimal de
5,5 à 5% appliqué aux produits de première
nécessité en atténue les effets pour les ménages les
plus précaires.
Elle veillera également à ce que la modernisation
annoncée des services publics au moyen de réformes
structurelles, seconde source de financement du crédit
d’impôt, ne s’opère pas au détriment de la
qualité du service rendu et de la qualité de vie au
travail des personnels.
Ces modalités de financement font peser l’essentiel
de l’effort sur les salariés et plus globalement sur
l’ensemble des citoyens. La CFTC attend des
entreprises et de leurs dirigeants un effort d’ampleur
au moins égale pour la préservation de l’emploi et
la sécurisation des parcours professionnels.
Enfin,
la CFTC ne peut que se réjouir des mesures défendues
par elle depuis de nombreuses années parmi lesquelles l’entrée
de représentants des salariés dans les conseils d’administration
des grandes entreprises ou encore l’ébauche d’un
compte individuel de formation. Elle y voit la
reconnaissance des critères hors coût de
compétitivité.